Saut à ski: Simon Ammann toujours en quête du geste juste

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Saut à skiSimon Ammann toujours en quête du geste juste

Le quadruple champion olympique entamera dès jeudi en Finlande sa 20e saison de Coupe du monde.

Simon Ammann n'en a pas fini.

Simon Ammann n'en a pas fini.

Keystone

Pour sa nouvelle saison, Simon Ammann a un objectif à la fois bien simple et très compliqué: maîtriser son nouveau télémark, démontrer qu'il a bien fait de s'accrocher.

Il en faut de l'obstination, à 35 ans, quand on a déjà tout gagné - à l'exception de la Tournée des Quatre-Tremplins -, pour remettre l'ouvrage sur le métier au sortir d'une saison bien terne. L'hiver dernier, Ammann a dû se contenter de quelques places peu spectaculaires dans le top 10, pour un 15e rang final relativement anonyme au général de la Coupe du monde. Aujourd'hui, il se dit confiant, malgré un été très modeste, à l'issue duquel il a même été absent du podium des... Championnats de Suisse, il y a un mois, à Kandersteg.

«Je n'aurais pas pensé que mon changement de télémark me préoccuperait aussi longtemps», concède l'intéressé, forcé de modifier sa réception après sa terrible chute de janvier 2015 à Bischofshofen, qui lui a fait perdre toute confiance dans son ancienne technique. Désormais, il se pose avec la jambe droite en avant et non plus la gauche. Mais les juges ne s'y trompent pas, il ne maîtrise pas son nouveau geste, qui a ressemblé pour l'instant plus à un «ersatz» de télémark qu'à une réception en bonne et due forme.

Or, les meilleurs sauteurs se tiennent désormais de si près qu'il n'est plus possible de tirer son épingle du jeu sans de bonnes notes de style. En distance pure (sans les notes), Ammann arrive plus ou moins à rivaliser. Il a bouclé la saison passée avec un 9e rang à ce classement inofficiel. Mais c'est insuffisant. «L'envie est là, elle continue à me porter», assure-t-il cependant.

Manque d'automatismes

Ammann compte notamment sur le nouvel entraîneur en chef, l'Allemand Ronny Hornschuh, qui a succédé à Pipo Schödler, pour le guider. Hornschuh est un ancien sauteur de très bon niveau, il est en mesure de comprendre ce que le St-Gallois ressent et, du moins en partie, de se «mettre dans sa tête» et de trouver les mots. Ammann est un sauteur très cérébral. Il convient d'échanger intensément et de voir si l'image qu'il se fait de son saut, qu'il visualise très clairement pour chaque tremplin, correspond à la perspective que peut en avoir le coach.

«J'ai vu des choses très positives à l'entraînement», atteste Hornshuh. Mais les automatismes font toujours défaut. Le technicien allemand estime que son protégé doit continuer à raisonner en terme de mois, et non pas de semaines, pour se réapproprier le geste juste. Du coup, cela mènerait jusqu'aux JO 2018 à Pyeongchang. Ammann lui-même ne s'est pas prononcé à ce sujet, il regarde saison après saison. Pour l'instant, il reste imprévisible.

A Kuusamo (FIN), dès vendredi (qualifications jeudi), Ammann sera accompagné par Killian Peier, Gregor Deschwanden et Gabriel Karlen. Remis de blessure, ce dernier a remporté la sélection interne face à Luca Egloff. Le fait qu'il existe une certaine concurrence dans le camp suisse réjouit le staff, qui ne perd pas espoir d'aligner bientôt une équipe compétitive. Deschwanden et Peier ont bouclé la saison dernière respectivement au 39e et au 74e rangs. Ils devront faire beaucoup mieux en cet hiver pré-olympique, qui culminera avec les Mondiaux de Lahti (FIN) dès le 22 février.

Grand dominateur du Grand Prix d'été, le Polonais Maciej Kot pourrait rebattre les cartes cet hiver. Le Slovène Peter Prevc, tenant du gros globe, et son dauphin Severin Freund (GER) sont aussi attendus aux avant-postes. L'intérêt portera également sur le retour attendu de Gregor Schlierenzauer. L'Autrichien aux 53 succès en Coupe du monde (un record) semble avoir surmonté sa crise d'identité et envisage un retour progressif, peut-être dès l'étape d'Engelberg les 19 et 20 décembre.

Ce serait une attraction, de même que la nouvelle tournée norvégienne, baptisée «Raw Tour», qui se veut le pendant de la Tournée des Quatre-Tremplins et qui consistera en six concours richement dotés (100'000 euros au total) entre le 10 et le 19 mars, à Oslo, Lillehammer, Trondheim et Vikersund. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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