Présidence égyptienneSissi officialise sa candidature
Le maréchal Abdel Fattah al Sissi a démissionné mercredi de son poste de ministre de la Défense. Il a ainsi pu officialiser sa candidature à l'élection présidentielle en Egypte.
«Je me tiens devant vous aujourd'hui pour la dernière fois dans un uniforme militaire, après avoir décidé de quitter mes fonctions de ministre et de chef de l'armée», a déclaré Abdel Fattah al-Sissi. «En toute humilité, je me présente à la présidentielle de l'Egypte», a-t-il poursuivi, promettant de «continuer à combattre tous les jours pour une Egypte débarrassée du terrorisme».
«Appel du peuple»
En tant que chef de l'armée, Abdel Fattah al Sissi a présidé en juillet au renversement du président élu Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, qui l'avait nommé à ce poste un an plus tôt. Sa candidature à la présidentielle est largement attendue, puisqu'il a déclaré à plusieurs reprises, par presse interposée, qu'il ne pouvait pas ignorer «l'appel du peuple».
Il sera le grand favori de ce scrutin, dont la date n'a pas encore été fixée. L'élection devrait intervenir avant la fin juin, comme le prévoit la Constitution. Le seul rival déclaré du maréchal Sissi est pour l'heure le candidat de la gauche nassérienne Hamdine Sabahi, qui avait terminé troisième de la présidentielle de 2012.
Nombre d'Egyptiens voient dans l'ancien chef des services de renseignements militaires, âgé de 59 ans, l'homme fort qui pourra sortir le pays des trois années d'instabilité politique, de chaos sécuritaire et de naufrage économique qui ont suivi le soulèvement contre Hosni Moubarak en 2011.
Ibrahim Mounir, un dirigeant des Frères musulmans, la confrérie du président destitué Mohamed Morsi, a affirmé à l'AFP qu'il n'y aurait «pas de stabilité» sous une présidence d'Abdel Fattah al-Sissi.
Plus de 900 Frères musulmans jugés
Le parquet égyptien a pour sa part ordonné mercredi le renvoi de 919 membres des Frères musulmans devant un tribunal de Minya, où ils seront jugés notamment pour terrorisme et meurtre, rapporte l'agence de presse Mena. Les chefs d'inculpation sont liés aux violences survenues en août lors du démantèlement par les forces de l'ordre des campements établis par les partisans de Mohamed Morsi.
C'est dans cette même ville de Minya, en Moyenne-Egypte, qu'un juge a condamné à mort lundi 529 membres des Frères musulmans jugés notamment pour meurtre. (ats)