ZurichSon moteur lâche en plein vol, il s'en sort indemne
Un pilote allemand qui venait de décoller a dû faire demi-tour et effectuer un atterrissage d'urgence. Et il a réussi à poser son avion tout en douceur.
- par
- jfu/vsm
Le vendredi 11 octobre, Peter Flume est monté à bord de son Beechcraft Bonanza et, vers 19h, il a décollé de Zurich en direction de Stuttgart (All). Mais trois minutes plus tard, il a soudain entendu un bruit sourd et son avion a commencé à perdre de l'altitude. «Et puis, tout à coup, tout est devenu calme», explique l'homme de 54 ans. Alors qu'il se trouvait à 2500 pieds au-dessus du sol (environ 750 m d'altitude), le moteur de son petit avion l'a purement et simplement lâché.
«Je savais qu'il fallait que je retourne à l'aéroport pour y atterrir.» Sans attendre, Peter a informé la tour de contrôle de son intention de rebrousser chemin et d'amorcer sa descente.
«J'ai eu beaucoup de chance»
«Je n'ai pas eu le temps de paniquer. J'étais très concentré pour tout faire correctement», raconte le pilote, qui vole depuis 17 ans. Sans moteur, Peter a été contraint de faire planer son petit appareil pour le ramener vers la piste.
«Skyguide a veillé à ce qu'elle soit dégagée pour mon atterrissage», précise encore le quinquagénaire, qui est parvenu à se poser en douceur. Le fait que cet atterrissage d'urgence se soit si bien déroulé relève du miracle. «J'ai eu beaucoup de chance», reconnaît-il.
Le moteur d'un avion de Thai Airways a pris feu alors que celui-ci s'apprêtait à décoller. Aucun blessé n'est à déplorer.
Un employé de Skyguide, qui a épaulé le pilote par radio pendant l'incident, confirme que la manoeuvre était pour le moins extraordinaire.
Enquête du SESE
«Quand j'ai ouvert le capot de mon avion, je suis resté bouche bée. Le moteur était carrément fendu», raconte encore le pilote allemand, qui ne sait pas ce qui a pu causer de tels dégâts. Le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE) a d'ailleurs ouvert une procédure sur l'incident et a placé l'avion sous séquestre le temps de l'enquête.
Aujourd'hui, Peter attend avec impatience le moment où il pourra récupérer son Bonanza, avec lequel il a déjà passé plus de 1300 heures en vol. «J'ai déjà commandé un nouveau moteur. Si tout se passe comme prévu, mon avion sera à nouveau en état en décembre.»
Car il n'a pas l'intention de renoncer à piloter. «Cet incident m'a montré que ma formation et mon aptitude à faire face à des situations difficiles ont porté leur fruit. En cas d'urgence, je peux appliquer ce que j'ai appris.»