Affaire UBSSource de bien des déboires pour UBS
Retour sur les affres traversés par la banque UBS, suite à la démission de son patron, Oswald Grübel.
La banque d'investissement a causé bien des tourments à UBS au cours des dernières années, de la crise des «subprimes» à la perte de 2,3 milliards de dollars provoquée il y a dix jours à peine par les activités frauduleuses d'un trader à Londres. Retour sur les épisodes marquants:
Octobre 2007: UBS doit amortir 4,2 milliards de francs suite à la crise des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis, les fameux «subprimes». Le numéro un bancaire helvétique supprime 1500 emplois dans son activité de banque d'investissement.
Décembre 2007: UBS lance une vaste recapitalisation pour sauver sa peau face aux déboires subis dans la crise du crédit à risque aux Etats-Unis. Le fonds souverain singapourien GIC entre dans le capital.
Janvier 2008: l'impact de la crise des subprimes est plus important qu'attendu. L'établissement boucle 2007 sur une perte de 4,4 milliards de francs, pour la première fois en dix ans d'existence.
Avril 2008: le président Marcel Ospel est contraint de démissionner, alors que la banque s'enfonce dans la crise. Peter Kurer est désigné pour lui succéder. UBS doit procéder à une nouvelle augmentation de capital. Certaines voix réclament la vente ou la scission de la banque d'investissement.
Mai 2008: UBS essuie une perte abyssale de 11,5 milliards de francs au 1er trimestre. La banque annonce la suppression de 5550 emplois.
Octobre 2008: la Confédération vole au secours d'UBS, en injectant 6 milliards de francs dans la banque, la Banque nationale suisse (BNS) reprenant pour sa part quelque 40 milliards de dollars d'actifs «toxiques», devenus invendables depuis la crise des subprimes.
Février 2009: UBS accuse une perte historique de plus de 20 milliards de francs pour l'exercice 2008. L'ancien patron et redresseur de Credit Suisse Oswald Grübel succède à Marcel Rohner en tant que président de la direction, afin de rétablir la confiance.
Mars 2009: Peter Kurer décide de ne pas se représenter à la présidence d'UBS. L'ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger lui succède.
Avril 2009: UBS annonce la suppression de 8700 emplois supplémentaires.
Février 2010: UBS boucle l'année 2009 sur une perte de 2,7 milliards de francs. La banque ne parvient toujours pas à endiguer l'hémorragie de capitaux subie depuis le début de sa débâcle.
Février 2011: la banque renoue avec les chiffres noirs en 2010, pour la première fois sur un exercice entier depuis 2006. UBS dégage un bénéfice net de 7,2 milliards de francs.
Août 2011: UBS concrétise les mesures d'économies annoncées en juillet. L'établissement, touché par la crise des marchés et l'appréciation du franc, supprime 3500 emplois sur un total de 65'700 afin d'économiser 2 milliards de francs par an d'ici à fin 2013.
15 septembre 2011: la banque est victime d'une fraude d'un trader à Londres qui lui coûte la somme de 2,3 milliards de dollars (2,1 milliards de francs au cours actuel). Le scandale porte un nouveau coup à la réputation de l'établissement et relance la question de l'avenir de sa banque d'affaires. Le directeur général Oswald Grübel est sur la sellette.
24 septembre 2011: au terme d'une réunion ordinaire de deux jours du conseil d'administration à Singapour, UBS annonce la démission avec effet immédiat d'Oswald Grübel, lequel décide ainsi d'assumer ses responsabilités. Son remplaçant à titre intérimaire est le Tessinois Sergio Ermotti.
(ats)