Squat Rhino: les squatters perdent une manche devant la justice
Le Tribunal de première instance de Genève a refusé de prononcer des mesures provisionnelles dans l'affaire du squat Rhino.
Les squatters avaient demandé d'interdire au propriétaire de rentrer dans l'immeuble tant qu'un jugement d'évacuation ne serait pas rendu.
Les squatters sont des occupants illicites qui n'ont aucun droit sur ces immeubles, a indiqué vendredi Malek Adjadj, avocat du propriétaire, sur les ondes de la Radio suisse romande (RSR). Le Tribunal de première instance n'a pas été dupe, a-t-il souligné.
Du côté du défenseur des squatters, l'inquiétude est bien présente. «On n'a pas réussi à les coincer», a indiqué vendredi à l'ATS Pierre Bayenet, avocat du collectif Rhino. «La situation ne change donc pas ce qui n'est pas pour nous rassurer», a ajouté Me Bayenet.
L'avocat estime que les voies juridiques pour empêcher une évacuation sont désormais épuisées. Il attend la décision du tribunal des baux et loyers qui doit se prononcer sur l'existence d'un bail tacite.
Si cette instance admet qu'une occupation depuis 19 ans équivaut à un bail tacite, l'évacuation ne pourra pas être prononcée. Dans le cas contraire, plus rien au niveau juridique ne pourra empêcher une évacuation.
Méthode Zappelli
Ce verdict pourrait n'avoir que peu d'influence sur une évacuation. En effet, le procureur général Daniel Zappelli utilise une méthode qui lui permet de se passer d'un jugement d'expulsion. Il ordonne des interpellations des occupants pour permettre de vider les lieux.
Les squatters de Rhino qui craignent une évacuation «sauvage» à tout moment se sont organisés pour résister. Depuis dimanche, ils invitent leurs sympathisants à dormir dans leurs appartements pour compliquer la tâche de la police en cas d'évacuation. Une trentaine de personnes ont dormi de jeudi à vendredi, a indiqué Maurice Pier, porte-parole du collectif Rhino. (ats)