NotationStandard & Poor's abaisse la note de l'Ukraine
L'agence de notation a abaissé vendredi la note de solvabilité de l'Ukraine, vu l'effondrement de ses réserves de devises. La note de l'ex-république soviétique passe à «B-».
La note est assortie d'une perspective négative, S&P voyant au moins une chance sur trois qu'elle soit de nouveau abaissée d'ici un an.
«Il est de moins en moins probable que la stratégie du gouvernement permette de garantir suffisamment de devises étrangères pour faire face à ses besoins de financement extérieurs élevés», explique l'agence américaine.
S&P relève que les réserves de change de l'Ukraine ont chuté de 26% entre septembre 2012 et septembre 2013 et prévoit que la tendance va continuer. Cela complique le remboursement des crédits pris à l'étranger.
Ces réserves, auxquelles les autorités ont recours massivement pour soutenir la monnaie locale, la hryvnia, s'effondrant, l'agence juge de plus en plus probable une dévaluation, ce qui gonflerait sa dette extérieure.
Kiev a besoin par ailleurs de liquidités pour régler ses importations de gaz à la Russie, qui l'accuse de ne pas avoir payé une facture de 882 millions de dollars.
En déficit budgétaire, Kiev réclame depuis des mois l'aide du Fonds monétaire international, qui lui avait accordé en 2010 un crédit de 15,3 milliards de dollars et n'en a débloqué pour l'instant que 3,4 milliards.
Mais le Fonds refuse de verser toute nouvelle tranche tant que le pays n'aura pas adopté de réforme notamment pour réduire son déficit et augmenter les prix du gaz à la population.
L'agence relève en outre l'«incertitude» liée à la possible signature fin novembre d'un accord d'association entre l'Ukraine et l'UE.
«Signer l'accord serait positif pour le commerce à long terme mais il pourrait y avoir des conséquences négatives à court et moyen termes liées à la réaction de la Russie», a expliqué S&P, qui craint des «restrictions commerciales» de la part de Moscou.
L'économie ukrainienne a subi au troisième trimestre son cinquième trimestre de suite de contraction de son produit intérieur brut et S&P prévoit un recul de 1% du PIB en 2013.
Son endettement, encore relativement modeste, a explosé ces dernières années et S&P l'estime à 33,5% du PIB, contre moins de 10% avant la crise de 2008-2009.
(afp)