RégulationSubtiliser les oeufs pour limiter les pigeons
Les communes de Genève et Carouge vont installer des pigeonniers pour contrôler les naissances. Le public devra jouer le jeu en cessant de nourrir les oiseaux.
- par
- Irène Languin

Il est interdit de nourrir les pigeons bisets dans le canton de Genève. (Photo: Keystone)
La méthode douce plutôt que les graines contraceptives. Afin de maîtriser les nuisances que provoque la prolifération des pigeons, les villes de Genève et Carouge vont installer des nichoirs sur des sites très fréquentés par le volatile.
L'idée est de capturer un certain nombre d'oiseaux, de les enfermer et de les nourrir quelques semaines dans ces poulaillers en bois. «Une fois les animaux acclimatés, les pigeonniers seront ouverts, explique Manuelle Pasquali De Weck, déléguée à l'information au Département de la cohésion sociale, de la jeunesse et des sports de la Ville. Les oiseaux auront gardé l'instinct d'y revenir pour y faire leurs oeufs.» Une partie de la ponte sera alors prélevée. Les autorités espèrent ainsi limiter la population à un «seuil quantitatif optimal».
Pas d'omelettes
Le lundi 9 mai, deux pigeonniers de 25 m3 seront édifiés à Genève, à environ 2,5 mètres de hauteur, aux places du Cirque et des Augustins. La Cité sarde bâtira le sien près des tours de Carouge. Mais le succès de l'opération dépend au final des Genevois: ils doivent cesser de donner à manger aux pigeons. Le règlement cantonal sur la salubrité publique l'interdit d'ailleurs depuis... 1955! «Le seul régulateur est la nourriture disponible, assure Gottlib Dändliker, inspecteur cantonal de la faune. Le concept des pigeonniers servira donc surtout des buts pédagogiques.»
Reste encore aux deux communes à demander au vétérinaire cantonal l'autorisation de capturer les oiseaux et de prélever les œufs. Lesquels seront détruits. Ceux qui rêvent d'une omelette resteront sur leur faim. «Leur consommation est interdite, précise Gottlieb Dändliker. Les pigeons sont des animaux sauvages et sont protégés.»
Inventaire et virus
La construction de pigeonniers est laboutissement dannées de débats au conseil municipal de la Ville de Genève. 271'000 francs ont été alloués au projet. Une partie de cette somme est allée à la réalisation du recensement de la population de pigeons. En 2009, on estimait leur nombre à 5000. Mais en janvier 2011, un virus a décimé les volatiles. Selon un comptage grossier, au moins 2000 oiseaux en sont morts. Gageons quà raison de 2 à 6 jeunes par couple de tourterelles et par année, le cheptel se reconstituera rapidement...