«Garé comme une merde»: Sur Instagram et Twitter, des justiciers de la rue au seuil de la loi

En France, sur Twitter, c’est sous le hashtag #gcum, acronyme pour «garé comme une merde», que sont publiés des centaines de clichés de véhicules parqués sur des trottoirs, des arrêts de bus ou tout autre endroit où ils ne sont pas censés se trouver, rendant la vie compliquée aux piétons. À Bâle, c’est sur Instagram qu’un utilisateur anonyme veut dénoncer les conducteurs. Lui a choisi un titre un peu moins grossier pour son compte «baselparkiertfalsch» («Bâle se parque mal»).

Or contrairement à la plupart des Français sur Twitter, le Suisse oublie une précaution: il publie ses photos sans flouter les numéros de plaque. La police bâloise a été interrogée sur la situation. Son service de presse dit tout d’abord qu’il n’était pas au courant de l’existence de ce compte (bien que la police cantonale soit taguée sur plusieurs des publications).

En substance, elle dit qu’elle ne va en aucun cas aller à la chasse aux véhicules mal garés après chaque publication et que les automobilistes, même s’ils peuvent être identifiés facilement vu la divulgation des numéros de plaque, ne seront pas rattrapés. «En plus, il n’y a sans doute pas d’infraction sur toutes les images», dit-elle, mentionnant plusieurs photos de véhicules de livraisons arrêtés temporairement au bord des routes, ce qui est possible.

C’est même le dénonciateur anonyme qui pourrait risquer des ennuis. En publiant ainsi les photos sans flouter les informations sur les plaques, il enfreint la loi sur la protection des données. «Les détenteurs concernés pourraient intenter une action civile», note Ursula Uttinger, spécialiste de la protection des données.