Lausanne: Surchargés, des gestionnaires du social réclament des mesures, et vite

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LausanneSurchargés, des gestionnaires du social réclament des mesures, et vite

Malgré la baisse des demandes de prestations du revenu d’insertion, les collaborateurs se plaignent de la complexification de leur travail au fil des années. 

Lauren von Beust
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Lauren von Beust

Témoignage d’une gestionnaire de prestations du revenu d’insertion. 

«Fournir une prestation de qualité passe par la reconnaissance de notre métier et la revalorisation de nos connaissances, mises à disposition des usagers.» Au sein du Service social de Lausanne, les gestionnaires de prestations du revenu d’insertion (GPRI) n’en peuvent plus. Ils dénoncent «la complexité et la pénibilité de la profession» (notamment un salaire inadapté pour des tâches hétérogènes), tandis que les subventions cantonales restent inchangées. Le syndicat SUD a tiré la sonnette d’alarme jeudi, lors d’une conférence de presse.

Ce métier, qui vise à garantir le minimum vital aux Lausannois en situation d’indigence, s’est constitué en 2010. Une fonction introduite par le Canton. Mais avec le temps, les compétences ont dépassé le cadre initialement prévu. Les 72 collaborateurs constatent des «besoins d’usagers de plus en plus complexes» et des «demandes grandissantes de notre autorité de tutelle». «Si le nombre de demandes RI est en baisse, le nombre d’employés baisse aussi et le nombre de dossier attribué à chacun reste le même», ajoutent-ils.

Ils veulent que ça bouge

Leur combat pour la reconnaissance, la revalorisation du métier et l’amélioration des conditions de travail a été amorcé en 2019. Mais les collaborateurs dénoncent une «réponse insatisfaisante» de la part d’Oscar Tosato (PS), ex-municipal lausannois. La pandémie n’a pas aidé. Aujourd'hui, appuyés par le syndicat, les GPRI demandent à ce que le groupe de travail finisse son observation au 31 juillet, qu’un rapport sur la réalité du terrain soit dressé, et que le dialogue soit ensuite ouvert sur ces revendications. Car pour l’heure, il ne répond pas aux attentes, selon le syndicat.

«Nous sommes conscients de l’insatisfaction des GPRI concernant leur charge de travail et leur cahier des charges. C’est pour cela qu’un groupe de travail a été initié l’an dernier. Quant aux revendications présentées ce matin, elles ne sont pas encore parvenues à la Municipalité. Mais nous y répondrons», déclare jeudi Émilie Moeschler, conseillère municipale chargée de la cohésion sociale à la Ville de Lausanne. L’élue ajoute que le groupe de travail s’est réuni trois fois depuis le début de l’année. «Les discussions sont constructives», conclut-elle.

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