Congés payés: Swiss doit 30 ans de vacances à ses pilotes

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Congés payésSwiss doit 30 ans de vacances à ses pilotes

Depuis avril 2010, la compagnie d'aviation Swiss a supprimé 12 jours de vacances à chacun de ses 900 pilotes. Une mesure qui n'est pas sans danger.

Robert Erni/mac
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Un capitaine en phase d'atterrissage avec un Airbus.

Un capitaine en phase d'atterrissage avec un Airbus.

Le chiffre est impressionnant. Depuis le mois d'avril de l'année dernière, les quelque 900 pilotes de la compagnie Swiss se sont vu refuser 11'000 jours de vacances, ce qui correspond à une moyenne de 12 jours par pilote et à un total de 30 années pour l'ensemble des personnes concernées. Un chiffre que nous a transmis le syndicat des pilotes Aeropers et que Swiss confirme. Si ces jours de vacances refusés en 2010 ont été transférés sur 2011, beaucoup de pilotes se demandent s'ils arriveront à les prendre.

Pour Thomas Steffen, porte-parole d'Aeropers, «les équipage ont besoin d'une planification de leur récupération à long terme. Pour cette raison, il est urgent d'améliorer les conditions de travail afin de ne pas augmenter les dangers liés à leur fatigue.» Le syndicat affirme avoir informé l'année passée déjà la compagnie aérienne des mesures à prendre. Mais malgré le fait que Swiss soit entrée en matière sur les revendications d'Aeropers, rien n'a été fait, se plaint Thomas Steffen.

Hormis une fatigue accrue, le problème des vacances a des répercussions sur la famille des pilotes. «La planification des vacances est devenue un sujet sensible pour ma famille, raconte un pilote d'Airbus à 20 minutes. Nous devons non seulement nous habituer à des horaires irréguliers et à être très flexibles, mais en plus on doit s'attendre à voir tomber à l'eau nos vacances planifiées.»

Des mesures pour désamorcer

La convention collective des pilotes de Swiss étant arrivée à échéance à la fin 2010, la question des vacances est un élément essentiel des négociations de la nouvelle convention qui doivent se terminer pour la fin mars. Le syndicat se dit prêt à envisager toutes les options si les négociations échouaient.

Le porte-parole de Swiss, Jean-Claude Donzel, qui dit son employeur conscient du problème, refuse de commenter davantage durant cette période de négociations. Mais afin de désamorcer la situation, Jean-Claude Donzel affirme que Swiss souhaite engager 20 pilotes expérimentés pour les longs courriers et former plus de jeunes pilotes. Enfin, l'augmentation de l'âge de la retraite de 57 à 58 ans devrait aider à calmer la situation. Sans compter que certains pilotes pourront aussi exercer jusqu'à 60 ans sur une base volontaire.

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