AssurancesSwiss Re épargné par les grosses catastrophes
Le réassureur zurichois Swiss Re a vu son bénéfice net s'étoffer de 6% en 2013.
Dans un environnement toujours difficile, Swiss Re a étoffé son bénéfice net de 6% au terme d'un exercice 2013 épargné par les grosses catastrophes. Le réassureur zurichois, numéro deux mondial du secteur, a dégagé un résultat net de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards de francs), contre 4,2 milliards en 2012.
«En plus de fêter l'an dernier le jubilé de nos 150 ans, nous avons aussi été occupés à atteindre nos objectifs», a déclaré jeudi Michel Liès, directeur général du groupe, devant la presse à Zurich. Les chiffres publiés ont battu les attentes du marché.
Les primes encaissées et produits des commissions ont grimpé de 13% à 28,8 milliards de dollars. Même si moindres que prévu, les dommages causés par la nature, et ceux dus à l'homme, ont progressé sur un an, de sorte que le ratio combiné du groupe (rapport entre les sinistres et les frais d'une part et les primes d'autre part) s'est péjoré à 85,3%, après 83,1% en 2012.
Au vu des résultats, Swiss Re entend, selon sa politique, choyer ses actionnaires. Le conseil d'administration proposera au titre de l'exercice 2013 un dividende relevé de 3,85 francs (après 3,50 francs en 2012), plus un dividende spécial de 4,15 francs par action.
Affaires vie décevantes
L'assurance dommages (Property & Casualty Reinsurance) a réitéré une solide performance, avec un bénéfice net en hausse de 10% à 3,3 milliards de dollars et des primes en progrès de 18% à 14,5 milliards. Avec plus de dommages d'origine humaine d'une part et moins de réserves dissoutes des années précédentes d'autre part, le ratio combiné s'est détérioré de 80,7 à 83,3% sur un an.
De l'aveu du responsable des finances George Quinn, 2013 aura été décevant pour les affaires vie (Life & Health Reinsurance), qui ont vu leur profit net dégringoler de plus de moitié à 356 millions de dollars, plombé par des réserves à hauteur de 369 millions dans les affaires invalidité collective en Australie. Les primes encaissées ont, elles, crû de 10% à plus de 10 milliards.
Le service aux entreprises (Corporate solutions) a dégagé un bénéfice de 279 millions de dollars ( 42%). Quant à Admin Re, l'activité d'acquisition de portefeuilles fermés de polices d'assurance vie et santé, elle a plus que doublé son résultat net à 423 millions, mais 2012 avait été grevé par la vente d'activités outre-Atlantique.
Nouveau chef des finances
David Cole, actuel responsable du risque (Chief Risk Officer) au sein de Swiss Re, sera le nouveau chef des finances à compter du 1er mai. Ce double national Hollandais et Américain, né en 1961, succède à ce poste à l'Anglais George Quinn, recruté quant à lui par l'assureur Zurich pour remplacer feu Pierre Wauthier.
M. Cole a notamment dirigé les finances du groupe bancaire ABN Amro Holding. «En tant que responsable du risque pour notre groupe au cours des trois dernières années, il a acquis une vaste expérience du cadre réglementaire, toujours plus critique pour notre industrie», dit de lui Walter Kielholz, président du conseil d'administration de Swiss Re.
Niveau de primes en baisse
A la Bourse suisse, le titre Swiss Re a terminé jeudi en hausse de 0,18%. Au terme du renouvellement des primes en janvier, le réassureur a annoncé un niveau de prix ajusté en déclin de 3,6% et un tassement de 6% des volumes d'affaires, soit moins bien que la concurrence. Le groupe prévoit en outre une charge de restructuration de 500 millions de dollars sur ses affaires vie.
Michel Liès se dit confiant d'atteindre les ambitions fixées pour la période 2011-2015, relevant que la réduction de l'endettement est en avance sur le calendrier. Après avoir investi l'an passé dans le brésilien SulAmérica et les assureurs chinois New China Life et FWD Group, la direction table plus que jamais sur les marchés en forte croissance. (ats)