LausanneTaxe au sac: tolérance zéro pour les fraudeurs
Les derniers sacs poubelles noirs pourront être déposés dans les rues de Lausanne les 31 décembre et 2 janvier selon les quartiers. Ensuite, ce sera la tolérance zéro.

Le sac taxé officiel blanc qui remplacera le sac noir dès le 1er janvier.
Lausanne se prépare à l'introduction de la taxe au sac. Quelques jours avant le changement de système, les trottoirs lausannois débordent de sacs poubelles, de meubles et autres déchets encombrants. «On s'attendait à cette augmentation; les gens profitent de se débarrasser de leurs vieilles affaires», note Fadi Kadri, chef du Service d'assainissement de la ville.
Le nouveau règlement municipal prévoit le passage à un sac taxé officiel blanc dès le 1er janvier, une mesure qui répond aux exigences de Berne et au principe du pollueur-payeur après plusieurs rappels à l'ordre du Tribunal fédéral. Désormais tout dépôt d'objets volumineux sur le domaine public sera également prohibé.
Beaucoup d'appels
«Nous n'avons pas eu besoin de renforcer le personnel chargé de la collecte, hormis quelques auxiliaires engagés pour informer la population et poser des autocollants explicatifs. En revanche les collaborateurs administratifs sont de piquet pendant les Fêtes pour répondre à la ligne gratuite d'information déchets (0800 804 806)», souligne M. Kadri.
«Nous recevons de très nombreux téléphones. La première semaine de décembre par exemple, quelque 1000 appels nous sont parvenus, soit quatre fois plus que d'habitude. Le numéro sonne fréquemment occupé et certains se plaignent de ne pas réussir à joindre ce service».
Amendes salées
«Nous sommes conscients que les gens ont encore des sacs à évacuer. Dès le 3 janvier, nous collectons encore les sac noirs, mais les collaborateurs signaleront qu'ils ne sont pas conformes à la nouvelle réglementation», relève M. Kadri. Puis les déchets non conformes ne seront plus ramassés et les contrevenants qui persisteront recevront des amendes.
La première sera de quelques centaines de francs, un tarif qui augmentera en cas de récidive. Les individus qui ne joueront pas le jeu paieront en effet pour les prestations de recherche d'identité et d'enlèvement des déchets effectuées par la commune. Et ils seront dénoncés à une commission de police qui fixera le montant de l'amende.
Davantage de surveillance
«L'objectif est la tolérance zéro. Il y aura toujours de gens pour déjouer le système, mais s'ils sont pris sur le fait ils paieront nettement plus qu'avant», avertit Fadi Kadri.
«On trouve parfois des mots dans des sacs poubelle indiquant 'je vous ai eus'. Heureusement seul un petit pourcentage de la population estime être au-delà des lois», note-t-il.
Un renforcement de la surveillance est prévu. Une mesure indispensable vis-à-vis de ceux qui paient, relève le chef de service.
Changement émotionnel
Lausanne a toujours tablé sur la sensibilisation. Le système devient aujourd'hui plus transparent. La population doit réaliser que les déchets ont une valeur, tout comme leur élimination a un coût. Un exemple parlant est celui du papier. Un journal peut être lu sept fois, souligne M. Kadri.
Par ailleurs, «vouloir amener ses poubelles dans d'autres communes tient du réflexe émotionnel», estime Fadi Kadri. Les communes voisines qui n'introduiront pas la taxe au sac au 1er janvier, comme Renens ou Jouxtens, s'attendent d'ailleurs à un afflux du tourisme des déchets. (ats)