Canton de Neuchâtel: Taxe neuchâteloise sur le sucre examinée à Berne

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Canton de NeuchâtelTaxe neuchâteloise sur le sucre examinée à Berne

Le canton présentera le 15 janvier à une commission des Etats son plan en vue d'une taxe fédérale sur le sucre. But: lutter contre l'obésité.

par
Christine Talos
Les boissons sucrées seront-elles taxées comme en France?

Les boissons sucrées seront-elles taxées comme en France?

AFP

Faut-il introduire en Suisse une taxe fédérale sur le sucre, à l'image de celles qui existent pour le tabac ou l'alcool? Ceci dans le but de lutter contre l'obésité dans notre pays. La question sera posée le 15 janvier par le canton de Neuchâtel qui présentera ce jour-là à la Commission de la sécurité sociale et de la santé du Conseil des Etats son initiative cantonale à ce sujet, révèle Le Courrier jeudi.

Les élus neuchâtelois souhaitent en effet que Berne établisse une législation spécifique sur les produits sucrés et à haute valeur énergétique. Les recettes générées par la taxe iraient à un fonds géré par la Confédération qui pourrait financer une campagne de prévention contre les maladies liées au sucre ainsi que des projets de recherche pour lancer et commercialiser des produits sans sucre.

Industrie mécontente

Pour l'instant, l'initiative déposée à Berne en avril 2017, a reçu les suffrages de la droite comme de la gauche dans le canton. En revanche, l'industrie n'est guère enthousiaste, explique Le Courrier. Pour Ernest Daellenbach, secrétaire général de la Communauté de travail de la branche des boissons, «une augmentation du prix des boissons sucrées ne dissuadera pas les gens de consommer deux litres de soda s'ils en ont envie», explique-t-il. «Cette taxe n'amènerait que des difficultés économiques», critique-t-il. Du côté des initiants, on réplique que la taxe n'a pas un but dissuasif mais doit servir à financer la prévention, beaucoup plus efficace.

A Berne, la pilule risque d'avoir du mal à passer, estime le journal. En effet, le Parlement, d'autant plus dans sa composition actuelle très à droite, rechigne le plus souvent à instaurer de nouvelles taxes. En outre, Berne a déjà refusé à plusieurs reprises de taxer les produits sucrés, privilégiant «l'approche volontaire».

Rappelons enfin que le canton de Vaud songe aussi à prélever une taxe sur le sucre. En effet, le conseiller d'Etat Pierre-Yves Maillard, dans son contre-projet à l'initiative pour «le remboursement des soins dentaires» propose de prélever une taxe de 30 centimes par litre de boisson sucrée pour financer une partie du dispositif de prévention et de prise en charge de soins dentaires. Un sujet sur lequel les Vaudois doivent se prononcer le 4 mars prochain.

Taxe soda en France

La France dispose depuis 2012 d'une taxe soda visant les boissons sucrées. Proposée à l'époque pour le gouvernement Fillon, elle a pour but, en augmentant le prix de ces produits, de dissuader le consommateur et à l'orienter vers d'autres produits plus sains. L'ensemble des boissons contenant une quantité – même minime – de sucres ajoutés sont taxées à raison de 7,53 euros par hectolitre. En octobre dernier, la taxe a été remaniée pour être modulée en fonction de la quantité de sucre ajoutée.

Objectif: réduire l'obésité. Selon une étude, une telle taxe pourrait aboutir à une baisse des calories «achetées» en magasin de 24,3 kcal par jour et par personne (soit 4,7 % de son niveau actuel), ce qui se traduirait par une baisse moyenne de masse corporelle de 725 g la première année et une baisse cumulée de 1,3 kg au bout de dix ans.

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