Lausanne: Il a eu plus de 200 abos et téléphones les doigts dans le nez et sans payer

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LausanneIl a eu plus de 200 abos et téléphones les doigts dans le nez et sans payer

Un Serbe détenteur d’un permis F utilisait des tiers pour obtenir contrats et smartphones sans bourse délier. Le trentenaire revendait les appareils. Il est poursuivi pour escroquerie par métier

par
Abdoulaye Penda Ndiaye
L’accusé avait plus d’abos que certaines entreprises.

L’accusé avait plus d’abos que certaines entreprises.

Getty Images via AFP

Sunrise, Swisscom, Fust, ­Mobilezone, Interdiscount, CoopMobile… Entre fin 2013 et début 2017, Dragan*, trentenaire serbe alors sans activité lucrative, avait fait de l’escroquerie son activité de prédilection. Il ciblait les opérateurs téléphoniques et les vendeurs de smartphones. Entre Lausanne et Genève, il a réussi à obtenir plus de 200 abonnements téléphoniques et autant de smartphones. Ce titulaire d’un permis F faisait notamment appel à des tiers bien établis en Suisse, qui souscrivaient des abos à sa place. Il avait convaincu bon nombre d’entre eux qu’en cas de non-paiement des factures mensuelles de sa part, les contrats allaient être rompus sans frais. Dragan ne tenait pas parole: il revendait les smartphones, et les factures restaient impayées. Dans certains cas, il utilisait les pièces d’identité de tiers et imitait leur signature pour obtenir des appareils.

Faits admis, plaignants absents, audience express

Poursuivi pour escroquerie par métier, faux dans les titres et faux dans les certificats, le trentenaire a fait profil bas, lundi devant le Tribunal de Lausanne. «J’ai agi par débilité», a-t-il lâché. Sans ergoter, il a tout admis et s’est notamment reconnu débiteur d’un opérateur qui lui réclame 34’500 francs. Curieusement, les compagnies téléphoniques ont brillé par leur absence. Avec un accusé coopérant et en l’absence de plaignants, l’audience a été expéditive: elle a duré moins de trente minutes. Verdict dans les prochains jours.

Expulsion de Suisse pas demandée

Le prévenu serbe risquait l’expulsion à cause de l’escroquerie par métier. Mais la procureure a tenu compte de la bonne voie qu’il semble avoir prise depuis les faits. Elle n’a pas requis l’expulsion de cet homme à l’accent vaudois, qui a quitté son pays natal à l’âge de 4 ans avec ses parents pour fuir la guerre. La magistrate a demandé 30 mois de prison, dont 6 ferme en semi-détention. Papa d’un bébé, Dragan a une activité lucrative depuis quelques années et n’a plus eu maille à partir avec la justice depuis l’affaire des abonnements téléphoniques abusifs et frauduleux.

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