L’année 2022 du sportTennis: Federer s’en va, d’autres Suisses en profitent pour briller
La saison 2022 de tennis a vu la star bâloise officialiser sa retraite. Ses compatriotes, jeunes ou moins jeunes, femmes et hommes, ont un peu plus de place pour exister.
- par
- Robin Carrel

Oui, vous aussi vous avez lâché une larme, avouez.
On pensait que le tennis suisse allait connaître une traversée du désert avec la retraite de Roger Federer et l’âge avancé de Stan Wawrinka. Eh bien, ce n’est plus aussi évident! Les femmes et les juniors ont brillé, tout comme ces messieurs à l’échelon inférieur. Retour sur une année tennistique assez intense, qui a défrayé la chronique à de nombreuses reprises.
Championnes du monde!
Granit Xhaka voulait être champion du monde. C’est raté. Mais d’autres Helvètes ont eu cette même ambition en fin d’année 2022 et elles, elles sont allées au bout de leur rêve en finale contre l’Australie. Alors oui, la Billie Jean King Cup, émanation de la défunte Fed Cup, fait peut-être un peu moins rêver, mais l’exploit n’en reste pas moins exceptionnel. Tout ça grâce à, comme l’écrivait l’excellent Mathieu Aeschmann dans nos colonnes, «Belinda Bencic la patronne, Jil Teichmann la stratège, Viktorija Golubic l’esthète, Simona Waltert la grande dernière, et le «vieux renard» Heinz Günthardt».
N’oublions pas non plus une autre réussite de Swiss Tennis en 2022: le titre mondial par équipes chez les moins de 14 ans cet été, arraché à l’Allemagne par Flynn Thomas, Thomas Gunzinger, Alex Bergomi et le coach Roberto Bresolin. La Suisse a aussi brillé en «Ligue B» de l’ATP, avec les succès sur le circuit Challenger de Dominic Stricker à Cleveland en janvier et à Zoug en juillet, Marc-Andrea Hüsler à Mexico et à San Marcos en avril, Antoine Bellier à San Luis en avril également, Alexander Ritschard à Hambourg en octobre et le doublé Helsinki/Andria de Leandro Riedi en toute fin de saison.
Les adieux à «Rodgeur»
Le Suisse le plus connu du monde a fait pleurer une bonne moitié de la planète à la mi-septembre. Dans un timing bien choisi, histoire de faire flamber l’intérêt envers «sa» Laver Cup qui se disputait dans la foulée (et pour lesquels ses chers fans ont dû débourser des sommes folles), Federer a cassé les internets avec sa déclaration fracassante, prise à 41 ans. Il a définitivement rangé ses raquettes sur une défaite en double, 11-9 au super tie-break contre Jack Sock et Frances Tiafoe à l’O2 Arena de Londres, aux côtés de son meilleur ennemi devenu meilleur ami ou presque, Rafael Nadal. Une sortie qui avait bien plus belle allure que son dernier match officiel sur le circuit de l’ATP, à Wimbledon en 2021, éliminé qu’il avait été par un certain Hubert Hurkacz sur le score de 6-3, 7-6 (7/4) et 6-0.
Le Bâlois n’est d’ailleurs pas le seul cador à avoir dit stop cette année. Serena Williams, elle aussi qualifiée de GOAT dans le monde de la petite balle jaune, a officialisé sa retraite au mois d’août. L’Américaine, immense star aux USA, pèse quand même la bagatelle de 23 titres en Grand Chelem et 73 trophées sur le circuit en vingt-cinq ans de carrière. Elle avait été précédée en mars par Ashleigh Barty, alors No 1 mondiale, qui a arrêté à 25 ans.
Nadal pleure trois fois
À 36 ans, le Majorquin a beau être encore plus cassé de partout que par le passé, il trouve encore le moyen de gagner des titres du Grand Chelem comme s’il en pleuvait. Et pour le plus grand bonheur des fans de… Federer, qui ne veulent surtout pas que le record de victoires en Majeurs tombe définitivement dans l’escarcelle de Novak Djokovic. L’Espagnol a remporté cette année l’Open d’Australie un peu à l’insu de son plein gré, avant d’enchaîner sur la victoire réglementaire à Roland-Garros. Son… quatorzième succès à la Porte d’Auteuil. Sinon, il a juste gagné à Acapulco en janvier et à Melbourne en février sur le grand circuit. À son âge, on peut se permettre de choisir ses cibles et il visera, pourquoi pas, une «triple manita» à Paris au printemps prochain. Reste que son plus beau geste de 2022 est clairement ses larmes, la main dans la main avec Federer, non?
Alcaraz, le nouveau shérif
L’année 2022, il l’avait commencée à la 32e place à l’ATP. Puis, cinq titres plus tard (US Open, mais aussi les Masters 1000 de Madrid et de Miami, ainsi que les tournois de Barcelone et de Rio), il a terminé l’exercice à la place de No 1 mondial. L’Espagnol était monté sur le trône à la suite de sa victoire à New York. Il y était devenu le plus jeune à avoir jamais occupé le premier rang de la hiérarchie mondiale à 19 ans et 4 mois. Carlos Alcaraz est aussi le premier hors «big four» (Federer, Nadal, Djokovic et Murray) à terminer l’année au sommet depuis Andy Roddick en 2003. Ça vous classe une saison, même s’ils sont nombreux, ceux qui pensent encore qu’un «Djoko» vacciné n’aurait sans doute jamais été dépassé…
Djokovic toujours en quête
Le «Djoker», justement, a vécu une bien drôle d’année. En janvier, il a été coincé une bonne dizaine de jours dans un hôtel de Melbourne destiné aux personnes «en situation irrégulière à leur arrivée en Australie». Il a fini par être expulsé du territoire. Novak Djokovic a aussi manqué l’US Open en raison de son statut vaccinal que l’on qualifiera d’«incertain», tout comme il n’a pas eu l’occasion de disputer les Masters 1000 de Miami ou d’Indian Wells. Sa victoire à Wimbledon, elle, ne lui a rapporté que la gloire (et le prize money) puisque l’ATP avait décidé de n’attribuer aucun point au tournoi londonien à la suite de l’exclusion des joueurs russes et biélorusses. Mais ce succès en Grand Chelem, son 21e, compte quand même. Il a désormais gagné à sept reprises dans la capitale anglaise, égalant un certain Pete Sampras et ne pointant plus qu’à une longueur du record de Federer. Le Serbe a fini par remporter le Masters et sera le grand favori un peu partout en 2023. Enfin, sauf aux USA, où il faut toujours être vacciné. Par contre, l’Australie lui a rouvert ses portes cette semaine.
Iga Swiatek baronne

La grande dominatrice de la saison.
Cette année, la Polonaise de 21 ans a tout simplement été trop forte. Elle a remporté son deuxième Roland-Garros en carrière, son premier US Open, quatre titres WTA 1000 et a enchaîné 37 victoires de suite au printemps. Elle a terminé la saison avec le double de points WTA que sa plus proche poursuivante, la Tunisienne Ons Jabeur. Tout est dit.