Soupçon de viol à la matraqueTheo appelle les jeunes à ne «pas faire la guerre»
Des incidents sporadiques se sont produits dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis suite à l'interpellation violente d'un jeune homme.
L'arrestation violente d'un homme à Aulnay-sous-Bois le 2 février a suscité une vague d'indignation. «Le phénomène a tendance à s'étendre aux communes qui sont périphériques», a dit Luc Poignant, membre du syndicat, sur LCI. «Cette nuit, on recense une école maternelle brûlée (...) mes collègues qui sont intervenus ont dû appréhender un caddie rempli de bouteilles qui elles-mêmes contenaient de l'essence pour servir de cocktail molotov».
«Donc, pour le moment, on en est à des affrontements très violents mais sporadiques dans les communes avoisinantes», a-t-il ajouté. Sur France Info, Yves Lefebvre, membre d'Unité SGP Police FO, a fait état d'une «dizaine de personnes interpellées» et de «plusieurs dizaines de véhicules incendiés». Il s'agit de la quatrième nuit de violences et de tensions depuis l'interpellation violente d'un jeune homme, qui a suscité une vague d'émotion et d'indignation.
Des incidents sporadiques se sont produits dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis à la suite de l'interpellation violente d'un jeune homme.
Le footballeur de l'Inter Geoffrey Kondogbia a tweeté son soutien
Policiers arrêtés
Le premier ministre Bernard Cazeneuve et le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux ont eux insisté sur le «devoir d'exemplarité» auquel sont tenues les forces de l'ordre. Les quatre policiers présents au moment de l'arrestation du jeune homme ont été mis en examen dimanche. L'un l'a été pour viol, les trois autres pour violences volontaires.
Mardi, le chef de l'Etat français s'est rendu mardi en banlieue parisienne au chevet d'un jeune homme victime de graves violences policières, une affaire qui suscite une vive émotion et a entraîné trois nuits de protestations marquées par des incidents dans sa ville.
François Hollande a passé une demi-heure avec Théo et sa famille à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois (nord de Paris) où est soigné ce jeune noir grièvement blessé par une matraque au niveau de la zone rectale au moment de son interpellation jeudi dernier.
Le président a loué sa réaction «digne et responsable», ajoutant qu'il est «connu pour son comportement exemplaire».
Théo a, quant à lui, exhorté les jeunes à ne «pas faire la guerre» et à «rester unis», disant avoir «confiance en la justice».
Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes, encerclées par des dizaines de policiers casqués, ont manifesté dans l'est de Paris, scandant notamment «Théo, Adama : pas de justice, pas de paix», une allusion à Adama Traoré, un jeune noir mort au cours d'une interpellation en région parisienne l'été dernier.
«Police, violeurs, assassins», «tout le monde déteste les violeurs», ont-elles repris en choeur.
Six personnes ont été interpellées en marge de ce rassemblement et «quelques petits groupes épars se sont livrés à quelques dégradations», selon une source policière.
La vidéo de interpellation
(20 minutes/afp)