Banque: Thiam «ne savait rien» au sujet de Khan

Actualisé

BanqueThiam «ne savait rien» au sujet de Khan

Le patron de Credit Suisse assure n'avoir pas été au courant des démarches à l'encontre de l'espionnage de son ancien cadre Iqbal Khan.

Le scandale éclate le 22 septembre 2019 avec les révélations de la presse alémanique. Credit Suisse a fait surveiller un ancien cadre débauché par son rival UBS.

Tidjane Thiam s'est fendu pour la première fois mercredi d'une déclaration publique au sujet de l'affaire Iqbal Khan. Le patron de Credit Suisse a assuré qu'il ne «savait rien» de la surveillance du banquier star et ex-responsable de la gestion de fortune du numéro deux bancaire helvétique.

Il n'a donc logiquement pas donné son feu vert à la filature de M. Khan. La surveillance, qui a connu un épilogue rocambolesque dans les rues de Zurich mi-septembre, a tourné au fiasco pour Credit Suisse et l'entreprise de sécurité mandatée par l'établissement zurichois.

Procédure judiciaire

Cette affaire n'a pas eu d'impact sur les activités de la grande banque, a assuré Tidjane Thiam, lors de la conférence de presse en marge des chiffres au troisième trimestre. Il n'y a pas eu de plainte de clients suite aux nombreux articles de presse mettant en cause Credit Suisse et éclaboussant le directeur général et le président Urs Rohner.

Tidjane Thiam a refusé de commenter davantage cette affaire, arguant qu'elle fait l'objet d'une procédure judiciaire à Zurich, suite au dépôt d'une plainte par Iqbal Khan. Le Franco-Ivoirien n'a pas indiqué quelles pourraient être les répercussions de cet épisode malencontreux sur sa rémunération, sujet qui n'est pas de son ressort. Les salaires des dirigeants relèvent de la compétence du conseil d'administration.

«Amateurisme» bien intentionné

Questionné sur les pratiques en matière de surveillance, Tidjane Thiam a affirmé que celle-ci est courante pour les courtiers. En revanche, Credit Suisse ne recourt pas - ou ne devrait pas - à la filature des employés, comme ce fut le cas pour Iqbal Khan.

L'affaire Iqbal Khan a éclaté fin septembre, suite à un article publié sur le portail financier Inside Paradeplatz. Devant l'ampleur du scandale, le conseil d'administration de Credit Suisse a lancé une enquête externe, dont les conclusions ont mis Tidjane Thiam hors de cause. Urs Rohner a néanmoins admis que cette surveillance était «erronée et disproportionnée».

De nombreux médias ont mis en doute la version de la grande banque, selon laquelle ni Tidjane Thiam ni Urs Rohner n'étaient au courant de la mise sous surveillance d'Iqbal Khan.

Les responsables désignés de cette filature, le directeur opérationnel Pierre-Olivier Bouée et le chef de la sécurité Remo Boccali, ont quitté la banque début octobre, emportés par cette affaire. «Les personnes(...) qui ont pris la décision de cette surveillance pensaient agir dans la protection des intérêts de la banque», a expliqué Tidjane Thiam dans un entretien à la RTS.

«C'est une chose qui a été mal exécutée», selon le Franco-Ivorien, admettant que l'opération était empreinte d'«amateurisme».

Interrogé sur les rumeurs de conflits personnels avec Iqbal Khan, Tidjane Thiam a botté en touche. «Je n'ai jamais laissé des considérations personnelles avoir un impact sur mon travail en tant que professionnel.» (nxp/ats)

(NewsXpress)

Ton opinion