Lucerne: Torturée par son ex: le canton pas responsable

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LucerneTorturée par son ex: le canton pas responsable

Une femme reprochait aux autorités lucernoises de ne pas l'avoir suffisamment informée, malgré ses demandes, sur le passé judiciaire de son ex-compagnon.

La victime a écrit un livre sur ce qui s'est passé.

La victime a écrit un livre sur ce qui s'est passé.

SRF

Une femme qui réclamait 105'000 francs de dommages-intérêts au canton de Lucerne a été déboutée par le tribunal de district de Lucerne. Elle estime que les autorités ne l'ont pas suffisamment informée sur le danger que représentait son ex-compagnon.

Le tribunal est d'avis que les collaborateurs du canton n'ont commis aucun acte répréhensible pénalement. Le canton de Lucerne ne peut donc pas porter de responsabilité dans cette affaire, selon le jugement publié jeudi, qui n'est pas encore entré en force.

La femme de 47 ans a été blessée par son ex-ami avec une arbalète en 2007. Elle a failli mourir. Elle estime que le canton aurait dû mieux l'informer sur les antécédents juridiques de son ex-compagnon et les risques qu'il représentait.

Crises de jalousie

Après des crises de jalousie de son ex-ami, elle avait demandé des renseignements aux autorités qui ne lui ont fourni pratiquement aucune information. Après avoir rompu par courriel avec son ami, celui-ci est venu au domicile de la femme et l'a séquestrée.

Il l'a violée et a tiré sur elle trois fois avec une arbalète. Il l'a ensuite jetée dans le coffre de sa voiture pour l'amener à son domicile.

Gravement blessée, la femme a tout de même réussi à alerter la police onze heures après l'irruption de son ex-ami à son domicile. Une unité d'élite de la police lucernoise est parvenue à maîtriser l'homme. Celui-ci s'est ouvert les veines deux jours plus tard en prison et il est mort.

Respect de la loi

L'individu était connu des services de police. Il avait déjà été condamné pour assassinat et viol et présentait un risque de récidive. Lors du procès intenté par la femme, les autorités ont argumenté qu'elles ont respecté la législation de l'époque qui leur interdisait de donner des informations.

Son ex-compagnon était alors un homme libre. Mais les autorités ne sont pas restées inactive. Sans donner de détails sur l'homme, un policier a conseillé à la femme de quitter son compagnon. La recommandation de l'agent de prévenir immédiatement la police en cas de problème était la seule chose que le policier pouvait faire, peut-on lire dans le jugement.

Le sujet est actuellement un thème politique dans plusieurs cantons, notamment à Lucerne et Zoug. L'objectif est de légiférer afin de permettre à la police de fournir des informations sur un individu représentant une menace pour une tierce personne. Il est aussi envisagé de permettre aux médecins de fournir des informations à la police sans violer le secret professionnel. Ces procédures sont déjà autorisées dans les cantons de Zurich, Soleure et Glaris. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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