VaudTransgenre interdit de faire son école de recrues
Né fille mais officiellement homme depuis une année, un jeune Vaudois a été déclaré inapte. D'office, l'armée n'accepte aucune personne trans dans ses rangs.
- par
- gma
Né fille, Ellyot, 21 ans, a changé officiellement de sexe il y a un an. Il suit un traitement hormonal à base de testostérone depuis un an et demi et a subi une mastectomie cette année. Pompier volontaire dans sa commune, sportif, il souhaitait faire son armée, comme les autres jeunes hommes de son âge, relate «24 heures». Cet habitant de Lully s'est ainsi présenté, en juin, au recrutement à Payerne. Il a réussi avec succès les tests sportifs, sans cacher sa situation, et les différents cadres militaires présents ainsi que ses camarades du jour ont accueilli sa démarche de manière positive. Une solution lui a même été proposée pour l'usage de la douche. Il a donc été surpris lorsque le médecin lui a déclaré qu'il était inapte, «car il est écrit dans le manuel médical de l'armée qu'une personne transgenre est d'office déclarée doublement inapte (ndlr: armée et PC)», confie le jeune homme à nos confrères.
Recours
Ellyot a décidé de faire recours: «Un autre médecin m'a appelé mi-juillet pour connaître mes motivations à effectuer mon service militaire, révèle-t-il. Il m'a fortement déconseillé de persister.» Comme il a refusé d'abandonner, il sera convoqué dans cinq à sept mois devant la commission de visite sanitaire centrale qui se prononcera sur son cas. «Les personnes transgenres candidates au recrutement ont généralement besoin d'un soutien médical, parfois même psychologique, qui ne peut être garanti dans l'armée. En particulier pendant les missions, où la santé de l'individu en question pourrait être mise en danger», explique Delphine Allemand, porte-parole de l'armée contactée par le quotidien vaudois. Selon elle, chaque année, l'armée enregistre chaque année dix-huit cas de transidentité.
Expert en matière de diversité recruté
L'armée a engagé un expert en matière de diversité le 1er avril dernier. «Il est important de préciser que le collaborateur ne se concentrera pas uniquement sur la question transgenre et le domaine LGBT, mais également sur des thématiques telles que les minorités linguistiques ou les religions», précise la porte-parole de l'armée. Ellyott n'a pas été en contact avec cet expert: «Je n'ai pas trouvé de numéro de téléphone ou d'informations, assure-t-il dans «24 heures». Et je pense que la première étape, avant de créer ce poste, aurait dû être l'ouverture de l'armée aux personnes transgenres.»