Brésil Trois proches de Lula coupables de «corruption»
Trois des plus proches collaborateurs de l'ex-président ont été reconnus coupables de «corruption active» par la Cour suprême du Brésil pour avoir acheté des voix au Parlement.

De gauche à droite: Delubio Soares, José Dirceu et José Genoino.
Les accusés sont José Dirceu (ancien chef de cabinet de l'ex- président Lula), l'ancien patron du Parti des travailleurs (PT) José Genoino ainsi que l'ex-trésorier de ce parti Delubio Soares. Tous trois ont été reconnus coupables d'avoir orchestré un vaste système de versement de pots-de-vin sous le premier mandat de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).
L'annonce de leur culpabilité a été rendue publique mardi, entre les deux tours des élections municipales au Brésil. Le PT est toujours au pouvoir avec l'actuelle présidente Dilma Rousseff.
M. Dirceu est âgé de 66 ans. Cet ex-guérillero et ancien bras droit de Lula est le principal accusé politique de ce procès entamé début août et dont la presse se fait largement l'écho. Il est considéré par le rapporteur du procès comme le «chef» de ce système.
Dirceu avait été obligé de démissionner en 2005 quand le scandale de corruption avait été révélé. Il a toujours nié avoir versé des pots-de-vin aux parlementaires et se proclame innocent.
Vieille pratique
Les juges ont statué que les trois accusés distribuaient de l'argent à des parlementaires. Ils ont ainsi pu recueillir illicitement le soutien de partis politiques alliés pour former la coalition du gouvernement fédéral.
«La condamnation de Dirceu et de Genoino a un effet symbolique très fort au Brésil, où comme dans d'autres jeunes démocraties il existe une perception d'impunité, surtout par rapport aux hommes politiques», a déclaré l'analyste politique du consultant Tendencias, Rafael Cortez. L'achat de vote au parlement est une vieille pratique au Brésil.
Excuses publiques
Le procès implique 37 accusés: hommes politiques, hommes d'affaires et banquiers. Une trentaine ont déjà été reconnus coupables. Les premières annonces de culpabilité sont tombées le 30 août avec celle notamment d'un ex-président de la Chambre des députés, Joao Paulo Cunha, du PT lui-aussi.
L'affaire dite du «mensalao» avait failli coûter sa réélection à Lula en 2006, même s'il a été mis hors de cause par la justice. Lorsque le scandale a éclaté, il avait déclaré se sentir trahi et s'était excusé publiquement au nom de son parti.
Vendredi, Lula a accusé l'opposition de chercher à exploiter ce procès pour corruption, le premier de cette envergure jamais organisé au Brésil, dans le contexte électoral des municipales.
(ats)