FribourgTrop puissante et bruyante, sa bagnole a tapé dans l’oreille de la police
Un jeune conducteur va devoir débourser près de 6000 francs pour avoir transformé sa BMW en bolide de course.
- par
- Xavier Fernandez

La puissance de cette voiture avait été augmentée de près de 30%.
Les voitures sont la grande passion d’un Fribourgeois de 25 ans. À en croire ses profils Facebook, elles seraient même toute sa vie. Mais cette vocation l’a conduit à pousser le tuning un peu trop loin. Le 6 mai dernier, vers 18h, alors qu’il était au volant de sa rutilante BMW, le bruit émis par le bolide a attiré l’attention d’une patrouille de police dans le centre-ville de Fribourg.
Les policiers ont alors demandé à des spécialistes d’effectuer un contrôle. Il s’est avéré que le véhicule était équipé d’un «downpipe» (lire encadré), de lames avant en carbone, de pièces de carrosserie non homologuées, ainsi que de sorties d’échappement saillantes, pouvant être dangereuses en cas d’accident. Le bruit du véhicule atteignait 3 décibels de trop et, surtout, l’ordinateur du moteur avait été reprogrammé pour un gain de puissance de +27,09%. «En outre, les deux catalyseurs d’origine avaient été remplacés par des tubes, de sorte que le véhicule ne répondait plus aux normes antipollution», ajoute le Ministère public. Et tout cela, avec des freins avant fissurés.
Le permis de circulation de la voiture devenue bolide de course a immédiatement été annulé, et le véhicule a été séquestré pendant plus de deux mois. Finalement, mi-juillet, il a été rendu à son propriétaire avec un avertissement: la voiture ne pourra retrouver la route qu’après une remise en conformité et un nouveau contrôle technique. De plus, le jeune Fribourgeois vient d’écoper d’une amende de 2000 fr. qui, accompagnée des frais de justice, porte la douloureuse à près de 6000 fr.
Plus de puissance, mais aussi de pollution
Un «downpipe» est un tube installé juste après le turbo. Il permet une sortie des gaz d’échappement facilitée, ce qui améliore la puissance et l’accélération de la voiture. Le son du moteur est modifié et, généralement, la consommation réduite. Le grand problème, c’est que la pose d’un «downpipe» s’accompagne d’une suppression du ou des catalyseurs, qui ont une fonction antipollution. Dès lors, la modification ne peut pas être homologuée pour la route et doit être réservée pour les circuits et les courses.
Les polices sont aux aguets
Ces dernières années, les polices cantonales romandes serrent la vis concernant les voitures modifiées sans homologation. En février dernier par exemple, la police fribourgeoise annonçait avoir séquestré trois véhicules tunés. Plus récemment, l’été dernier, la police valaisanne avait mené des contrôles, avec quatre dénonciations à la clef. Une opération «tuning» avait également été orchestrée au mois de juin dans le canton de Genève. Ce vendredi, le Conseil fédéral a d’ailleurs mis en consultation un projet de loi destiné à soutenir les cantons dans leur lutte contre le «bruit évitable», avec des mesures allant jusqu’au retrait de permis en cas de récidive.