UDC: pas de scission en vue
Par 60 voix contre 3, sans abstentions, les élus nationaux du parti ont réitéré leur décision d'entrer dans l'opposition, a annoncé mardi devant la presse le chef du groupe Caspar Baader (BL).
Des parlementaires seuls ou en groupe pourront les rencontrer. «Mais il est exclu que des sous-groupes bernois ou grisons le fassent de manière institutionnalisée, à des dates précises avant les sessions», a précisé le Fribourgeois Jean-François Rime aux médias à l'issue de la séance du groupe UDC aux Chambres fédérales.
Les parlementaires UDC ont clairement affirmé qu'ils ne veulent pas de sous-formation ou de cheval de Troie en leur sein, a complété le chef du groupe Caspar Baader. Les trois membres en désaccord resteront membres du groupe, ce n'est pas la première fois que des avis divergents sont exprimés, a-t-il ajouté.
Selon MM. Baader et Rime, la discussion au sein du groupe a été vive et passionnée. Des critiques ont été émises, pas contre des personnes ou sur le fond, mais sur la communication après l'éviction de Christoph Blocher, ont-ils précisé.
Pas de pression
Lors de la séance, à laquelle a assisté Christoph Blocher, aucune demande de former un sous-groupe ou de faire scission n'a été formulée, ont encore assuré les deux hommes. Le Bernois Hans Grunder qui en avait encore l'intention la semaine dernière a renoncé, a confirmé l'intéressé à l'ATS.
Selon lui, «c'était la meilleure séance de groupe jusqu'ici». Chacun a pu dire ce qu'il pense et a été entendu. Le groupe n'a plus non plus fait pression sur les élus en leur demandant de s'engager par écrit à suivre la ligne du parti.
Commissions: statu quo
La direction a fait un geste important sur l'attribution des mandats dans les commissions, a ajouté M. Grunder. La répartition ne changera en effet pas. Vendredi, l'UDC avait obtenu la suspension jusqu'à mercredi de la désignation des membres des commissions afin de procéder à d'éventuels changements en cas de divergences dans le groupe.
«Le parti sera globalement un peu plus calme et un peu moins méchant vis-à-vis de ses adversaires», a commenté sur la TSR la conseillère nationale UDC Ursula Haller. La Bernoise avait claqué la porte de la dernière séance de commission lorsque l'idée d'un engagement écrit des élus en faveur de la ligne d'opposition du parti avait été évoquée.
Politique d'opposition
Après la non-réélection de leur «plus important conseiller fédéral», le groupe ne s'estime plus représenté au gouvernement, ont répété MM. Baader et Rime, accompagnés du président du parti Ueli Maurer. Il mènera donc une politique d'opposition contre celui- ci, dans les commissions parlementaires, lors de référendums et des votations populaires.
Le groupe ne s'astreindra plus à la retenue concernant Samuel Schmid comme il l'a fait jusqu'ici, mais ne dira pas forcément non à tout. «Si le gouvernement ou le parlement prennent des décisions dans notre sens, nous les soutiendrons.» Et de rappeler que cette politique ne concerne que le groupe aux Chambres et pas les sections locales ou cantonales.
Un séminaire des cadres devrait définir plus précisément le rôle d'opposition les 4 et 5 janvier et le 11, le comité central élaborera un papier qui sera soumis à l'assemblée des délégués le 1er mars, a annoncé M. Maurer. Ce jour-là, toutes les instances dirigeantes du parti seront également renouvelées.
«Christoph Blocher n'est pas encore candidat à la présidence, mais il est certain qu'il aura encore longtemps une fonction dans notre parti», a précisé le président. Le futur ex-ministre devrait également recommencer à financer les campagnes de l'UDC. (ats)