Royaume-UniUeli Maurer veut prendre le Brexit en marche
Ueli Maurer a répété dans les colonnes du «Financial Times» tout le bien qu'il pensait du Brexit.
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- smk/nxp
Le patron du Département fédéral des finances (DFF) Ueli Maurer a couvert d'éloges la Grande-Bretagne pour son Brexit à accomplir. a loué le courage des Britanniques dans les colonnes du Financial Times lundi, a relevé le Tages-Anzeiger.
Le Conseiller fédéral se dit convaincu que le Royaume-Uni se développera «très positivement» hors de l'Union Européenne et qu'il pourra compter sur ses points forts que sont ses hautes écoles et ses services financiers.
Un «Britzerland»?
Il compare la situation avec celle de la Suisse, y voyant «peut-être une chance» pour les deux pays. La main tendue de la Confédération envers Londres n'est pas passée inaperçue à Berne, certains n'ayant pas oublié la boutade de Boris Johnson. Le champion du Brexit devenu entretemps ministre des Affaires étrangères évoquait un «Britzerland»...
Le bon mot de Boris Johnson n'avait suscité aucun commentaire au Royaume-Uni mais il avait fait miroiter beaucoup d'étoiles dans les yeux de certains UDC proches d'Ueli Maurer.
Concurrence fiscale
Le Conseiller fédéral n'est toutefois pas naïf, car il sait que la marge en-dehors de l'UE est limitée. Si Londres veut abaisser son taux d'imposition pour les entreprises et devenir une espèce de paradis fiscal aux portes de l'UE, le Royaume-Uni pourrait vite se transformer en gros rival de la Suisse.
«Ceci nous préoccupe un peu», a-t-il reconnu dans le Financial Times, car trop de concurrence fiscale entre les oasis pourrait faire se tarir les rentrées d'argent.
Demande de flexibilité
Ce problème devra donc être discuté entre les deux pays mais en attendant, Ueli Maurer ne cache pas sa joie de voir la Grande-Bretagne quitter l'Union Européenne. «L'UE ne peut plus perdre d'autres pays, sinon elle perdra sa stabilité.»
Il attend donc de Bruxelles qu'elle se montre plus flexible pour répondre aux inquiétudes de ses états membres sur la libre-circulation et sur l'immigration. Sinon, d'autres victoires des populistes sont à prévoir en Europe dans les années à venir, prédit-il.
La stratégie «mind the gap» à l'oeuvre
De quoi bien disposer Londres envers Johann Schneider-Ammann, qui sera vendredi à Londres pour y aborder ouvertement les relations commerciales avec le Royaume-Uni, a annoncé le Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Cette rencontre intervient deux jours après le déclenchement du Brexit par Theresa May.
Dans le cadre de la stratégie dite «mind the gap» (littéralement «attention à l'écart») du Conseil fédéral, il s'agit de parvenir à un régime de remplacement avec le Royaume-Uni «dans les meilleurs délais», en particulier concernant le commerce, souligne le DEFR. Le chef du département s'entretiendra avec les ministres britanniques du Commerce extérieur, Liam Fox et de l'agriculture, Andrea Leadsom.
La Suisse entretient d'étroites relations commerciales outre-Manche. En 2016, le Royaume-Uni représentait le 5e marché d'exportation de marchandises (à hauteur de 11,4 milliards de francs) et le 8e marché d"importation (6,4 milliards).