Vuibroye (VD): Un ado réalise des vidéos pour attirer des sponsors

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Vuibroye (VD)Un ado réalise des vidéos pour attirer des sponsors

Malgré son jeune âge, Lucas Légeret a un solide coup de volant. Mais, pour financer sa saison, il va innover.

Xavier Fernandez
par
Xavier Fernandez
Lucas Légeret (à dr.) se réjouit de disputer sa première course, avec sa nouvelle voiture.

Lucas Légeret (à dr.) se réjouit de disputer sa première course, avec sa nouvelle voiture.

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La carrière de pilote automobile de Lucas Légeret semble toute tracée. Alors que les jeunes de son âge - il n'a pas encore 17 ans - s'amusent avec leurs mobylettes, lui court déjà dans la catégorie LMP3 (Le Mans Prototype 3, soit la 3e division des courses d'endurance) au volant d'un authentique bolide: une Norma M30 (420 chevaux, pour un poids de 900 kilos).

L'année dernière, l'Oronais a fait ses débuts dans les European Le Mans Series (ELMS), à bord de l'une des deux LMP3 du Team Duqueine engineering. En parallèle, il avait participé avec succès au championnat d'endurance VdeV (2 victoires) et il avait pu prendre part à la course d'ouverture des 24 Heures du Mans. Au vu de cette progression fulgurante, le patron de l'écurie Gilles Duqueine avait même décidé de lui confier cette saison un volant en LMP2, la catégorie supérieure, ainsi qu'une place pour la mythique épreuve du circuit de la Sarthe.

Mais c'était sans compter l'aspect financier. «Du karting aux courses d'endurance, depuis dix ans, Lucas n'a jamais cessé de monter d'une catégorie à l'autre, et les frais ont eux aussi augmenté. Même si des sponsors le soutiennent depuis longtemps, il est de plus en plus difficile de boucler le budget.

Nous lui avons donc demandé d'attendre au moins une année avant de tenter l'aventure en LMP2, et ainsi avoir le temps de trouver de nouveaux partenaires et de valoriser les acquis de 2017», explique Jana Rossier, la maman.

Une équipe franco-suisse

Afin de poursuivre son rêve de devenir professionnel, l'habitant de Vuibroye a donc dû changer d'écurie, le Team Duqueine ayant arrêter de courir en LMP3. Il a ainsi rejoint le Yvan Muller Racing et fait désormais équipe avec le Lausannois David Droux, ainsi que le Français Nicolas Ferrer. «Vu la qualité de la voiture et de mes coéquipiers, je pense que nous pouvons viser le podium, voire la victoire finale dans le championnat européen», se réjouit Lucas Légeret.

S'il est parvenu à retrouver un volant, la question du financement restait entière (une saison coûte plusieurs dizaines de milliers de francs par pilote). Dans l'optique d'attirer de nouveaux sponsors, le jeune homme a ainsi fait preuve d'inventivité. Il s'est lancé le défi de créer des vidéos «comme si vous y étiez» avec les images prises en courses, qu'il montera ensuite et commentera lui-même. Comme disait Valéry Giscard d'Estaing, quand on n'a pas de pétrole, on a des idées.

Pour l'heure, deux vidéos sont disponibles sur la chaîne Youtube de Lucas Légeret: le moulage de son siège baquet et un entraînement sous la pluie. Mais sa première course de la saison ayant lieu ce week-end, ce sera pour lui l'occasion de mettre à profit son nouveau talent, celui de cinéaste amateur.

Il n'avait pas l'âge de conduire

La première saison en LMP3 de Lucas Légeret, l'année dernière, a débuté de manière plutôt étrange. Trop grand pour être performant avec un kart, il s'était retrouvé presque par hasard au volant d'une Ligier JSP3. Mais il n'a pas pu obtenir sa licence immédiatement, car il faut avoir 16 ans révolus, et lui n'en avait que 15 à l'époque. Il a ainsi rongé son frein jusqu'au jour de son anniversaire, au mois de mai, avant de prendre son premier départ officiel. Au fil des courses, il a rapidement progressé, pour finalement s'imposer à Dijon (F) et à Estoril (P). Mais les épreuves qu'il a ratées à cause de son âge lui ont coûté de précieux points, ce qui explique qu'il n'ait pas remporté le classement final du championnat VdeV.

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