Autrichiennes en SyrieUn commando spécial pour sauver sa progéniture
Les deux enfants d'une jeune autrichienne partie rejoindre l'EI et décédée depuis, devront être rapatriés. Une opération secrète à haut risque est mise en place.
- par
- kle/pac
On ne sait toujours pas ce qui les a poussées à partir. Mais, il y a plus de cinq ans, Sabina et sa meilleure amie, Samra, âgées respectivement de 15 et 16 ans, ont décidé de partir en Syrie dans le but de rejoindre l'Etat islamique. La première nommée, apparemment battue à mort en février parce qu'elle avait tenté de s'enfuir, a eu deux enfants en zone de guerre. Ceux-ci se trouvent actuellement au camp de réfugiés d'Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie. Leur père est, quant à lui, porté disparu.
Mardi, Vienne a confirmé qu'un test ADN réalisé par l'UNICEF avait montré que les deux garçons étaient bel et bien de Sabina. Ils sont donc officiellement des citoyens autrichiens. A la suite de plusieurs requêtes de la grand-mère de la jeune fille et en raison de la situation critique dans les camps de réfugiés de ce pays, il a été décidé que les deux enfants devaient être rapatriés. Les grands-parents bénéficieront de leur garde.
C'est l'unité spéciale de la police Cobra qui effectuera cette tâche pour le compte du ministère autrichien de l'Intérieur, comme le rapporte «Heute». Au vu de la dangerosité de la mission, il est également envisagé de faire recours aux soldats d'élite du Jagdkommando. Afin de ne pas compromettre cette opération jugée à haut risque, sa date n'a pas été indiquée. Mais les préparatifs seraient presque terminés.
Samra serait aussi morte
Le cas de Sabina avait choqué tout le pays: l'écolière viennoise et son amie Samra ont disparu le 10 avril 2014 au matin. Dans une lettre d'adieu, elles avaient écrit à leurs parents : «Nous allons en Syrie, nous combattrons pour l'Islam».
Interpol a trouvé sur Internet des photos des deux adolescentes en burkas et avec des kalachnikovs. Sabina et Samra ont été utilisées comme vitrine publicitaire pour l'Etat islamique. «Elles discutent avec des jeunes sur des plates-formes et décrivent à quel point la vie au front est grande, glorifiant au passage le massacre des infidèles», a déclaré un spécialiste.
Les deux jeunes femmes sont aujourd'hui considérées comme mortes. Samra aurait été tuée par des soldats de l'EI en 2015 en tentant de s'échapper de Raqqa. Elle aurait été utilisée comme esclave sexuelle pour des nouvelles recrues venues faire le djihad.
Deux autres enfants concernés
Les enfants de Maria, une Salzbourgeoise qui était elle aussi partie combattre en Syrie au côté de l'EI, devraient également être ramenés en Autriche, même si le test ADN n'a pas encore été effectué. La mère est elle toujours en vie et un mandat d'arrêt international à son encontre est en vigueur.