Géorgie: Un cortège présidentiel essuie des tirs

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GéorgieUn cortège présidentiel essuie des tirs

Un cortège de voitures qui transportait les présidents géorgien et polonais dans le nord-est de la Géorgie a essuyé des tirs dimanche, mais l'incident n'a fait aucun blessé, selon des responsables géorgiens.

Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a imputé la responsabilité de cet incident aux troupes russes basées dans la province séparatiste d'Ossétie du Sud, où la tension reste forte après les combats du mois d'août contre les forces russes.

L'information a toutefois été démentie par Irina Gagloïeva, porte-parole sud-ossète, qui a assuré à l'agence russe RIA Novosti qu'aucun tir n'avait été signalé dans ce secteur.

Elle a aussi été démentie par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grégory Karasine, et par le ministère russe de la Défense, qui ont qualifié de «provocation» les accusations géorgiennes dans des communiqués publiés par les agences de presse russes.

«Franchement, je ne m'attendais pas à ce que les Russes ouvrent le feu», a déclaré Mikhaïl Saakachvili lors d'une conférence de presse commune avec le président polonais Lech Kaczynski. «La réalité, c'est que vous avez affaire à des gens imprévisibles. Ils n'étaient pas contents de voir notre invité et ils n'étaient pas non plus contents de me voir».

Lech Kaczynski a affirmé que les coups de feu avaient été tirés d'une trentaine de mètres, et qu'on ignorait pour l'instant s'ils visaient le convoi ou avaient été tirés en l'air. Il a ajouté que cet incident montrait la fragilité de la trêve, conclue sous l'égide de la France, qui a mis fin à la guerre entre la Russie et la Géorgie en août dernier.

«Je sais, en fonction des tirs, qu'ils étaient Russes. Je sais aussi du président de Géorgie qu'il y avait des avant-postes russes sur ce territoire», a-t-il souligné.

Lech Kaczynski a aussi critiqué l'Union européenne et l'OTAN qui, a-t-il dit, n'ont pas réussi à agir ensemble pour s'opposer à ce qu'il a qualifié de tentative russe pour reconstruire l'empire soviétique. «Aujourd'hui, ce n'est pas encore trop tard, mais ça pourrait l'être demain».

Selon le ministère géorgien de l'Intérieur, ces tirs ont visé le convoi présidentiel alors que les voitures où se trouvaient le Géorgien Mikhaïl Saakachvili et le Polonais Lech Kaczynski approchaient d'un point de contrôle russe dans la région d'Akhalgori.

Le chef du Conseil de sécurité géorgien Alexandre Lomaïa a imputé cette fusillade à la Russie. «Nous sommes confrontés au comportement agressif et irresponsable des forces d'occupation», a-t-il déclaré à la télévision géorgienne.

Le président du Parlement géorgien David Bakradzé a appelé la communauté internationale à condamner cet incident qui, selon lui, montre «à quel type de puissance traîtresse nous faisons face». Aucune réaction russe n'a été enregistrée dans l'immédiat. (ap)

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