Réfugiés: Un «cours de respect des femmes» en Belgique

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RéfugiésUn «cours de respect des femmes» en Belgique

Le pays veut généraliser une expérience déjà en place dans certaines villes et en Norvège. «Racisme», répond une ministre.

Theo Francken, le secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à la Migration, ici le 18 septembre 2015.

Theo Francken, le secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à la Migration, ici le 18 septembre 2015.

photo: AFP

La Belgique va généraliser des cours pour expliquer aux demandeurs d'asile comment se comporter respectueusement envers les femmes, a annoncé le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration. Une décision prise après des agressions contre des femmes survenues en Allemagne, avec des réfugiés parmi les suspects.

«Nous allons copier le modèle norvégien et introduire ces cours dans les prochaines semaines dans tous nos centres d'accueil», a déclaré à la presse belge Theo Francken. Il a précisé que de tels cours existaient déjà dans plusieurs centres pour réfugiés.

«Le contenu pourra être plus large que juste la question du respect des femmes. Il s'agit d'aborder les règles à respecter, les valeurs européennes, le comportement que l'on attend de quelqu'un, etc.», a précisé la porte-parole de Theo Francken, Datrien Jansseune, citée vendredi par le journal Le Soir.

L'initiative de Theo Francken, membre du parti nationaliste flamand N-VA, n'a pas suscité l'enthousiasme de la ministre des Droits des femmes et de l'Egalité des chances dans la partie francophone de Belgique, la socialiste Isabelle Simonis.

22 réfugiés suspectés

«Proposer une telle mesure en Belgique, c'est faire un amalgame entre indications formulées dans une enquête allemande et personnes réfugiées. C'est un timing inapproprié qui camoufle un racisme à peine déguisé», a déclaré la ministre dans un communiqué.

Le chef de la police de Cologne (ouest de l'Allemagne) a été démis de ses fonctions vendredi à la suite des agressions du Nouvel An dans la ville, alors qu'une majorité de réfugiés figurent parmi les suspects identifiés à ce jour.

Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, la police fédérale effectue des vérifications sur 32 «suspects», dont 22 demandeurs d'asile, pour des vols et violences sexuelles survenus le soir de la Saint-Sylvestre dans la ville rhénane qui ont suscité l'indignation à travers l'Allemagne.

Expulsions facilités en Allemagne

La chancelière Angela Merkel a dans la foulée soutenu l'idée d'une expulsion facilitée pour les réfugiés délinquants. Une manifestation du parti populiste et islamophobe Pegida est par ailleurs prévue samedi à Cologne, sur le parvis séparant la cathédrale de la gare centrale où ont eu lieu les agressions du Nouvel An.

Afin de lutter contre les violences faites aux femmes, la Norvège offre des cours aux demandeurs d'asile pour les aider à trouver leurs repères dans un pays dont les moeurs peuvent leur sembler libérales. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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