PérouUn deuxième manifestant est décédé
Jeudi, des manifestants sont descendus dans les rues du Pérou pour demander la démission de la présidente. Deux personnes ont déjà perdu la vie dans ce mouvement de contestation.

Des manifestants sont descendus dans la rue, jeudi, au Pérou.
Un deuxième manifestant, gravement blessé par balle mercredi lors de heurts entre manifestants et policiers à Macusani, dans le sud du Pérou, est décédé jeudi, selon le bureau du médiateur de la République. «Salomon Valenzuela est décédé ce matin de graves blessures. Il n’a pas résisté à l’intervention chirurgicale à l’hôpital de Macusani», a déclaré à l’AFP une source du bureau du médiateur. Mercredi, une femme de 35 ans était également décédée après avoir été atteinte par «un projectile d’arme à feu».
Des milliers de manifestants venus des Andes devaient participer jeudi après-midi à Lima à un grand rassemblement, pour réclamer la démission de la présidente péruvienne Dina Boluarte, un cortège dans la capitale sous la surveillance de près de 12’000 policiers.
«La police est en état d’alerte maximale. Nous avons 11’800 policiers dans les rues pour le contrôle des émeutes. Nous avons plus de 120 fourgons et 49 véhicules militaires, et aussi la participation des forces armées», a déclaré le général Victor Zanabria, chef de la région de police de Lima. Plusieurs statues et monuments du centre de Lima étaient déjà enveloppés sous des bâches en plastique pour les protéger d’éventuelles dégradations.
«À Lima, la lutte aura plus de poids»
Les groupes protestataires qui réclament le départ de la présidente Dina Boluarte et de nouvelles élections au Pérou ont appelé à une grève à travers le pays, mais surtout à un grand rassemblement à Lima vers où ont convergé des milliers de paysans andins ces derniers jours. Ils espèrent «prendre Lima» et frapper les esprits.
«À Lima, la lutte aura plus de poids. Quand ils nous répriment dans nos régions, personne n’en parle», estime Abdon Félix Flores Huaman, un paysan de 30 ans qui se dit prêt «à donner sa vie». Il est parti dimanche d’Andahuaylas, épicentre des manifestations en décembre, pour arriver à Lima mardi. Il était pour le moment impossible, malgré les annonces des uns et des autres, de connaître l’ampleur de cette mobilisation et de savoir combien de personnes sont arrivées à Lima.