Un élève sur deux pratique l'école buissonnière
L'école buissonnière est un phénomène largement sous-estimé en Suisse.
Une étude de l'Université de Fribourg le montre: un élève sur deux a déjà «courbé» des leçons au cours de sa scolarité.
Près de 4000 écolières et écoliers de neuf cantons alémaniques ont été interrogés dans le cadre de cette étude réalisée sous l'égide du Fonds national suisse, indique mardi l'Université de Fribourg dans un communiqué. Près de 5% des élèves ont manqué plus de cinq demi-journées au cours du dernier semestre, ce que les chercheurs qualifient d'absentéisme «massif».
Selon les auteurs de l'étude, ceux qui sèchent souvent leurs cours s'adonneraient plus facilement à la petite délinquance. Ils seraient ainsi plus souvent pincés en train de resquiller dans les transports publics ou de contrefaire une signature. La consommation d'alcool et de drogue serait également plus importante chez eux que chez les élèves assidus.
Autre constatation des chercheurs fribourgeois: les garçons sont plus nombreux à «courber» que les filles. Le phénomène serait également plus répendu parmi les étrangers.
Parents complices
L'école buissonnière ne semble pas effrayer les parents. Près de 30% d'entre eux seraient prêts à écrire une fausse excuse ou à demander un certificat médical de complaisance pour justifier l'absence de leur rejeton.
Quant aux aux jeunes «courbeurs», ils justifient principalement leur comportement par l'ennui qu'ils éprouvent à l'école et par les difficultés relationnelles qu'ils vivent avec leurs profs.
Grande variété
Selon l'étude fribourgeoise, la mise en place de contrôles plus sévères parvient à réduire l'ampleur du phénomène. D'un établissement scolaire à l'autre, la part d'élèves adeptes de l'école buissonnière varie d'ailleurs d'une proportion insignifiante à près de 60%.
Le phénomène serait beaucoup plus répandu dans les communes de plus de 10 000 habitants que dans les petites localités, où les écoles sont plus petites.
L'étude fait enfin le lien entre l'école buissonnière et l'auto-discipline des enseignants eux-mêmes. Un manque de ponctualité ou un trop grand absentéisme de leur part serait ainsi à même de favoriser le phénomène. (ats)