Kosovo: Un enfant de huit ans sauvé des mains de l'EI

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KosovoUn enfant de huit ans sauvé des mains de l'EI

Le services de renseignements kosovars ont conduit avec succès une opération de sauvetage d'un enfant qui était entre les mains du groupe terroriste en Syrie, où son père, un jihadiste, l'avait emmené.

«Les services de renseignements du Kosovo (AKI) ont localisé et assuré le retour en sécurité au Kosovo d'Erion Zena, qui a été remis à sa mère», a déclaré le Premier ministre Hashim Thaçi dans un communiqué, sans dévoiler des détails sur le déroulement de l'opération. «En juin 2014, nos services de renseignement ont été informés qu'un ressortissant du Kosovo, Arben Zena, est parti en Syrie en compagnie de son fils âgé de huit ans en dépit des objections de la mère», précise le communiqué du Premier ministre.

Selon les médias, Erion Zena avait été enlevé par son père il y a cinq mois. L'enfant est arrivé à Pristina par avion tard mercredi soir. Il a été accueilli par sa mère, Pranvera, et la présidente du Kosovo, Atifete Jahjaga. «L'opération était justifiée», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Erion «a été emmené (...) sans le consentement de sa mère».

La présidente kosovare a précisé qu'elle avait approuvé l'opération «en dépit des difficultés et des dangers qu'elle représentait». «C'est le plus beau jour pour moi, j'espère qu'aucune mère n'aura à faire face à un tel destin», a déclaré la mère d'Erion. Le destin du petit garçon a suscité un très grand intérêt au Kosovo, dont les habitants se sont solidarisés avec sa mère et ont multiplié les appels pour son retour. Pranvera Zena était intervenue publiquement pour plaider sa cause. Selon elle, le père d'Erion l'avait trompé en lui faisant croire qu'il emmenait l'enfant faire une excursion.

Les Kurdes résistent toujours à Kobané

Sur le terrain, un mois après le début de l'offensive du groupe Etat islamique sur Kobané, les combattants kurdes résistent toujours, aidés par les frappes de la coalition. Les Etats-Unis, eux, se montrent davantage préoccupés par les «avancées importantes» des jihadistes en Irak. Ils sont allés jusqu'à occuper la moitié de la ville, mais les combattants kurdes semblent avoir repris cette semaine du terrain grâce à l'intensification des bombardements aériens. Les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice armée kurde de Syrie, ont ainsi «progressé dans l'est et dans le sud-est de la ville», a indiqué jeudi un responsable local, Idriss Nassen, une affirmation impossible à vérifier en l'absence d'observateurs indépendants et de journalistes.

Quatorze attaques

La coalition internationale a mené ces derniers jours ses raids les plus intensifs contre les combattants de l'EI autour de Kobané. Les militaires américains ont précisé avoir mené quatorze attaques aériennes près de la ville mercredi et jeudi. Ils précisent que ces raids ont apparemment ralenti l'avance des jihadistes mais que la situation reste difficile. La ville «pourrait encore tomber», selon un porte-parole du Pentagone.

Plus de 600 morts

En un mois, «la bataille de Kobané» a fait 662 morts, selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui n'inclut pas les victimes des frappes aériennes. Jeudi, les jihadistes ont lancé une attaque aux environs du poste-frontière turc de Mursitpinar, espérant couper tout passage entre Kobané et la Turquie, selon un journaliste de l'AFP à la frontière. Deux obus de mortier sont tombés côté syrien, et un troisième en territoire turc, sans faire de blessés. Un peu plus à l'est, au moins 20 jihadistes de l'EI, en majorité des combattants étrangers, ont été tués dans une attaque des forces kurdes à 30 km à l'ouest de Ras al-Aïn, dans la province de Hassaka (nord-est), selon l'OSDH. (ats/afp)

Au moins 36 morts dans des attentats

Même si les violences se concentrent sur la ligne de front, Bagdad n'est pas épargnée. Au moins 36 personnes ont été tuées jeudi dans quatre attentats contre des quartiers chiites, selon des responsables médicaux et de sécurité.

La coopération internationale contre l'EI a cependant connu un revers avec l'annonce par la Russie qu'aucun accord de partage de renseignements sur les jihadistes avec les Etats-Unis n'avait été conclu. Moscou «ne participera à aucune coalition formée sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-elle précisé.

Pas d'ouverture de la frontière turque

Les pays de la coalition ont récemment appelé la Turquie à s'impliquer davantage, notamment en permettant l'utilisation de ses bases militaires, plus proches des lieux de frappes.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a rejeté l'appel de la France à ouvrir plus largement le passage à la frontière syrienne, Ankara interdisant aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de rejoindre Kobané.

A l'inverse, la Turquie souhaite renvoyer à Kobané 150 Syriens qu'elle soupçonne d'être liés aux rebelles kurdes de Turquie, selon un député. Retenus par les autorités turques depuis qu'ils ont passé la frontière la semaine dernière, ces Kurdes refusent de rentrer à Kobané, et ont entamé une grève de la faim.

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