Etats-UnisUn grand chercheur iranien refoulé à son arrivée
Un spécialiste des études sur le traitement du cancer a affirmé avoir été interdit d'entrée aux Etats-Unis et expulsé vers Téhéran avec sa famille.

L'hôpital des enfants de Boston avec lequel l'Iranien devait collaborer.
Mohsen Dehnavi s'était rendu en début de semaine aux Etats-Unis avec sa femme et ses deux enfants pour mener une recherche postdoctorale à l'hôpital pour enfants de Boston, affilié à l'université de Harvard.
La famille a été arrêtée par les services d'immigration à l'aéroport international de Boston puis expulsée, a indiqué mercredi soir à la presse Mohsen Dehnavi, à son arrivée à Téhéran.
«Le gouvernement américain, avec les nouvelles restrictions, ne nous a pas laissés entrer même si le but de notre voyage était de nature scientifique et destiné à sauver des patients du cancer», a-t-il dit à la radiotélévision Irib.
Selon le chercheur, la police les a détenus pendant 30 heures, les empêchant de communiquer avec l'extérieur et lui confisquant son matériel de recherche et son ordinateur portable.
La Cour suprême américaine a réinstauré partiellement fin juin le décret anti-immigration très controversé du président Donald Trump, censé prévenir l'arrivée de «terroristes étrangers». Depuis, l'entrée aux Etats-Unis est interdite aux ressortissants de six pays musulmans, dont l'Iran, qui ne peuvent «établir de relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux Etats-Unis».
«Ils (la police) ont dit qu'il était clair pour eux que j'étais un important chercheur dans le traitement du cancer pour enfants, un domaine entièrement humanitaire, non-militaire et non-dangereux, mais qu'ils ne pouvaient me laisser entrer à cause des protocoles de sécurité existants», a expliqué Mohsen Dehnavi.
Le chercheur iranien a affirmé être depuis deux ans en contact avec Harvard et avoir obtenu son visa en mars.
L'ancien secrétaire d'Etat John Kerry a qualifié l'incident de «tragique». «Un médecin vient aux Etats-Unis pour sauver des vies, et voilà ce qui arrive», a-t-il écrit sur Twitter, réagissant à un article du quotidien américain «Boston Globe» sur l'affaire.
Selon les archives de l'agence de presse Fars, Mohsen Dehnavi était à la tête de la milice des Bassidji à la prestigieuse université Sharif de Téhéran en 2007.
Ce groupe paramilitaire, affilié aux très puissants Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, a joué un rôle important dans la répression des manifestations après l'élection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009. (nxp/afp)