BangladeshUn «héros» de l'indépendance condamné à mort
Mohammad Kamaruzzaman a été condamnée à mort jeudi par un tribunal spécial pour crimes de guerre, tels que génocide et torture, lors de la lutte pour l'indépendance menée contre le Pakistan en 1971.
Kamaruzzaman, secrétaire général adjoint du parti Jamaat-e-Islami, est le troisième homme politique à être condamné par le «Tribunal international des crimes» (ICT), situé à Dacca.
«Il a été condamné à la mort par pendaison pour des charges incluant celle de génocide», a déclaré à l'AFP le procureur général, Mahbubey Alam.
Kamaruzzaman a été jugé coupable de génocide en lien avec l'exécution d'au moins 120 paysans qui n'étaient pas armés dans un village reculé du nord du Bangladesh, Sohagpur, connu depuis cet épisode sous le nom de «village des veuves».
Tribunal controversé
Douze personnes ont déjà été inculpées et deux personnes ont été condamnées à mort par l'ICT, instance controversée mise en place en mars 2010, et baptisée ainsi en dépit de l'absence de toute supervision d'une institution internationale.
Depuis le premier verdict le 21 janvier, plus de 100 personnes ont trouvé la mort lors de heurts entre les forces de l'ordre et des membres du parti Jamaat-e-Islami qui accusent le pouvoir d'avoir créé le tribunal pour des motifs politiques, la plupart des personnes poursuivies appartenant à l'opposition.
Plus de 1000 impliqués
Un groupe d'enquête privé a identifié 1175 personnes --parmi lesquelles des généraux pakistanais et des islamistes alliés d'Islamabad à l'époque-- soupçonnées d'avoir commis divers crimes lors de la guerre de 1971, tels des meurtres, viols et conversions forcées d'hindous à l'islam.
Selon le gouvernement, la guerre de 1971 -- qui a abouti à la création du Bangladesh, alors province du Pakistan nommée Pakistan oriental -- a fait trois millions de morts. Des chiffres d'instances indépendantes estiment que le bilan s'élève à entre 300'000 et 500'000 morts. (afp)