Un homme de droite respecté à gauche

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Un homme de droite respecté à gauche

Toujours donné parmi les favoris, Johann Schneider-Ammann a franchi l'étape ultime à la succession de Hans-Rudolf Merz.

Libéral ancré à droite, cet industriel bernois avait les faveurs des milieux économiques. La gauche lui reconnaît aussi une honnêteté dans ses rapports avec les travailleurs.

Au Conseil national depuis 1999, le libéral-radical de 58 ans n'est pas un ténor de la politique fédérale. Il fait plutôt figure de leader en matière d'absentéisme. A la tête d'un empire industriel, il avoue devoir consacrer du temps à ses affaires. Selon le palmarès des plus grosses fortunes de Suisse du magazine «Bilan», les Schneider-Ammann disposeraient de 500 à 600 millions de francs.

Profilé à droite

Au Parlement, ce patron, vice-président d'economiesuisse, est un ardent défenseur du libéralisme économique. Il soutient la concurrence fiscale, la libéralisation des heures d'ouverture des magasins et combat le salaire minimum.

Johann Schneider-Ammann s'oppose résolument à l'extension des assurances sociales et a fait campagne contre l'assurance maternité. Selon lui, les prestations doivent plutôt être revues à la baisse et l'âge de la retraite porté à 67 ans. En politique européenne, il défend avec ardeur la voie bilatérale.

Selon son profil politique établi par «smartvote», le Bernois est, hors des rangs UDC, le plus à droite des candidats à l'élection au Conseil fédéral du 22 septembre. Il se distingue toutefois du démocrate du centre Jean-François Rime par une plus grande ouverture en matière de politique étrangère et une ligne moins dure en matière de sécurité intérieure.

Homme intègre

Le capitaine d'industrie a par ailleurs une image d'homme intègre ayant les pieds sur terre. Il n'a pas attendu la crise pour s'en prendre aux salaires abusifs et a fustigé l'attitude des banques durant la tempête. Si ses qualités de représentant de l'économie réelle sont souvent mises en avant par ses partisans bourgeois, elles lui valent aussi un certain respect de la part des syndicats.

Comme président de Swissmem, l'association faîtière de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux, il sait ce qu'est un partenariat social, plaide ainsi Corrado Pardini. Membre de la direction du syndicat UNIA, ce dernier a négocié avec le libéral-radical la convention collective de travail de l'industrie des machines.

Succès économiques

Fils d'un vétérinaire emmentalois, Johann Schneider a rejoint le groupe de son beau-père Ulrich Ammann au début des années 1980, sis à Langenthal. Ingénieur de formation et diplômé de l'Insead, institut européen d'administration à Fontainebleau (F), ce père de deux enfants a étendu et internationalisé les activités du groupe, comme son partenaire commercial Nicolas Hayek.

Il a plus que quadruplé le chiffre d'affaires réalisé avec des machines de production d'asphalte, de béton et de machines, la portant à plus d'un milliard de francs. Il peut afficher d'autres succès sur le terrain. En 2003, il a sauvé la société biennoise Mikron.

Sur son site internet, le capitaine d'industrie se targue surtout d'avoir réussi à maintenir les emplois en Suisse malgré la crise. L'entreprise familiale créée en 1869 y occupe entretemps 1200 personnes (3000 dans le monde). (ats)

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