Accident sur l'A1: Un jeune héros risque sa vie

Mercredi, peu après minuit, Nicolas Kilchenmann rentrait d'une soirée passée chez des amis. Dans une courbe à gauche, sur l'autoroute A1, à la hauteur de l'échangeur de Villars-Ste-Croix, il a failli se faire surprendre par une voiture accidentée, qui gisait au milieu de la voie de dépassement, dans le noir le plus complet. «Je l'ai évitée de justesse. Je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose, la situation était très dangereuse, car l'épave de la voiture était au milieu du virage», a-t-il déclaré.

Plutôt que de continuer sa route, Nicolas Kilchenmann s'est arrêté sur la bande d'arrêt d'urgence quelque cent mètres plus loin et a allumé ses feux de panne, ainsi qu'un néon de tuning. Il a ensuite fait une marche arrière, afin de se positionner à la hauteur du véhicule accidenté, pour prévenir les voitures qui arrivaient. Mais il s'est dit que sa présence tous feux allumés sur la bande d'urgence ferait décaler les voitures sur la gauche, précisément où se trouvait la carcasse. Il a donc décidé de placer sa Polo devant la voiture accidentée. Il a alors vu que les victimes avaient pu sortir du véhicule par leurs propres moyens, et il leur a demandé d'appeler la police.

Nicolas Kilchenmann est ensuite sorti de sa voiture, muni d'un triangle de panne, et a remonté la chaussée afin de signaler l'accident aux voitures qui arrivaient «à toute vitesse». Une vingtaine, selon se dires. «Gesticulant avec le flash de mon natel pour faire signe au voiture de ralentir, j'étais prêt à sauter par-dessus la glissière, au cas où. Et j'ai attendu la police durant cinq à dix minutes.» Une fois les policiers sur place, ce héros les a laissés intervenir et a récupéré son triangle de panne.

«Heureusement que Monsieur était là, il nous a sauvé la vie», lui ont déclaré les victimes lors de l'arrivée des secours.

Cet acte citoyen aurait néanmoins pu connaître une fin moins heureuse. En effet, dans le feu de l'action, Nicolas Kilchenmann a commis quelques erreurs qui auraient pu lui coûter cher. En effectuant une marche arrière sur l'autoroute, il a mis sa vie et celles des autres automobilistes en danger. Si une voiture l'avait percuté, son permis lui aurait certainement été retiré», a estimé Philippe Jaton, porte-parole de la police cantonale vaudoise. «Il aurait été préférable qu'il s'arrête après l'accident, range sa voiture sur la bande d'arrêt d'urgence en enclenchant les feux de panne, et remonte à pieds, de l'autre côté de la glissière. Porter secours est primordial, mais cela ne sert à rien si on provoque d'autres accidents», a-t-il ajouté, en précisant qu'il fallait absolument contacter le centre d'engagement de la police cantonale, afin que des professionnels puissent intervenir dans les meilleurs délais.

Nicolas Kilchenmann a commis une autre erreur qui a mis sa vie en danger: il s'est posté sur la chaussée, afin d'avertir les véhicules qui arrivaient. «Sur l'autoroute, un piéton est en grand danger. Cette personne a réagi selon son instinct, ce qui est salutaire, mais lorsqu'on veut intervenir sur un lieu d'accident, il faut d'abord prendre des précautions pour sa propre sécurité, avant de penser à la sécurité des autres», a-t-il conclu.