AlgorithmeUn logiciel traque les salariés sur le départ
Une firme américaine analyse les activités en ligne des internautes pour savoir s'ils cherchent du job ailleurs.
- par
- laf
La start-up Joberate épluche les données disponibles sur les millions de comptes de médias sociaux accessibles librement ou les achète à des tiers pour établir un «J-Score», soit le niveau d'activité de recherche d'emploi d'une personne. Pour établir le score, elle alimente ses algorithmes d'éléments pouvant être significatifs: le suivi d'une nouvelle entreprise sur Twitter, l'accès à des articles relatifs à la rédaction d'un CV, l'ajout d'éléments professionnels dans son résumé Facebook ou une activité accrue sur LinkedIn marquée par l'ajout de contacts professionnels. La firme américaine jure par contre ne pas suivre des activités qui sont privées.
Joberate monnaie ensuite les scores auprès de ses clients, généralement des employeurs qui veulent garder un œil sur leurs meilleurs talents, anticiper les départs ou bien simplement surveiller le degré d'implication de leurs salariés dans l'entreprise.
«La société est en mesure de quantifier beaucoup de choses à propos des événements de la vie des gens, explique au Washington Post son cofondateur Michael Beygelman. Mais il y a une chose dont nous ne disposons pas encore de beaucoup d'éléments: l'activité de recherche d'emploi. Jusqu'à maintenant, chaque fois que quelqu'un démissionne, c'est un choc: oh mon dieu, Marie part!»
La start-up fait partie d'un secteur en plein essor des analyses prédictives prisées dans les départements de ressources humaines. «Traquer est devenu une profession», assure Gerry Crisipin, consultant au sein du cabinet spécialisé CareerXroads.