Chantiers à GenèveUn parcage à 120 francs
Le nombre de places de parc pour deux-roues fond de manière drastique au centre-ville. Les contrôleurs du stationnement ne feront pas de quartier pour autant. Un Genevois vient d'en faire l'expérience.
- par
- tpi

C'est pour s'être garé trop prêt d'un passage-piétons, comme ce scooter, que Michel s'est fait «collé». (Photo: 20 minutes online)
Michel* est en colère. Ce fringant quadragénaire se rend quotidiennement en scooter sur son lieu de travail dans le quartier de Plainpalais, au centre de Genève. Il parque habituellement son véhicule sur une place réservée aux deux-roues. Mais depuis quelques semaines, des travaux sont réalisés dans le secteur et plusieurs places de parking sont désormais occupées par du matériel et des engins de chantier.
Michel arrête donc son scooter là où il le peut, ce qui n'est pas forcément du goût des contrôleurs du stationnement. «J'ai garé mon scooter devant la porte de mon bureau, légèrement en dehors des cases, et les contrôleurs du stationnement m'ont collé 120 balles!», s'insurge-t-il après avoir découvert jeudi l'amende qui trônait sur son deux-roues.
Face à cette situation, l'homme s'en prend directement aux pervenches. «Je me demande si les mots discernement et intelligence font partie de leur vocabulaire. Je m'interroge aussi: après les voitures de livraison, les scooters et les motos, vont-ils s'attaquer aux bicyclettes?» La réponse est non, assure Jean-Yves Goumaz, directeur de la Fondation des parkings, fondation de droit public qui gère les places de stationnement du canton et amende les contrevenants.
Changer les mentalités
Jean-Yves Goumaz précise d'ailleurs qu'aucune croisade particulière n'est menée contre les deux-roues. Mais avec 9'000 places de parc au centre-ville pour 50'000 motos ou scooters immatriculés, la situation est explosive. Les contrôleurs du stationnement font donc preuve d'une certaine tolérance, explique-t-il, mais les véhicules qui obstruent le passage ou qui représentent une mise en danger d'autrui – ceux qui obstruent la vue à un passage pour piétons notamment, comme c'est le cas de Michel – sont amendés.
Et le fait que des places de parc soient obstruées par des chantiers ne constitue pas une circonstance atténuante. «Les travaux, tout le monde les subit et il y en a tout le temps», argue Jean-Yves Goumaz. «On fait preuve de tolérance mais il y a des limites. Le motard, par habitude, veut se parquer à 50 mètres de son travail. Il pourrait le faire à 200 mètres.»
*prénom d'emprunt