Justice - Un premier juge non blanc nommé à la Cour suprême au Canada

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JusticeUn premier juge non blanc nommé à la Cour suprême au Canada

Né au Kenya en 1967 au sein d’une famille originaire d’Inde, Mahmud Jamal, diplômé de l’université américaine de Yale, a été nommé par Justin Trudeau jeudi.

La Cour suprême du Canada, à Ottawa, dans l’Ontario, le 20 juin 2008.

La Cour suprême du Canada, à Ottawa, dans l’Ontario, le 20 juin 2008.

AFP

Un magistrat d’origine indienne, Mahmud Jamal, est devenu la première personne de couleur à être nommée à la Cour suprême du Canada en 146 ans d’histoire, a annoncé jeudi le Premier ministre Justin Trudeau.

«Je suis convaincu que le juge Jamal, grâce à sa très vaste expérience dans les milieux juridique et universitaire et à son dévouement au service des autres, sera un atout précieux pour le plus haut tribunal de notre pays», a indiqué dans un communiqué Justin Trudeau, qui a promis de lutter contre le racisme généralisé au sein des institutions canadiennes. Sur Twitter, il a salué une «nomination historique».

Diplômé de l’université américaine de Yale, Mahmud Jamal a exercé comme avocat pendant près d’un quart de siècle au Canada, plaidant 35 fois devant la Cour suprême sur des questions de toutes sortes. Il était juge à la Cour d’appel de l’Ontario depuis 2019.

Bilingue (anglais et français), il a également enseigné le droit constitutionnel à l’Université McGill à Montréal et le droit administratif à la Osgoode Hall Law School à Toronto. Né à Nairobi, au Kenya, en 1967, au sein d’une famille originaire d’Inde, le juge Jamal a émigré avec sa famille au Royaume-Uni en 1969, puis au Canada en 1981.

«Moqueries et harcèlement»

Dans les documents soumettant sa candidature à Cour suprême, il explique avoir été l’objet dans sa jeunesse de «moqueries et de harcèlement» en raison de son nom, de sa religion et de la couleur de sa peau. «À l’école, j’ai été éduqué dans la religion chrétienne en récitant le Notre Père et en intégrant les valeurs de l’Église d’Angleterre. À la maison, j’ai été élevé dans la religion musulmane en mémorisant les prières arabes tirées du Coran et en vivant au sein de la communauté ismaélienne», a-t-il écrit.

«Comme beaucoup d’autres personnes, j’ai été victime de discrimination au quotidien», a-t-il ajouté. Son épouse, a-t-il précisé, est arrivée au Canada à l’adolescence en tant que réfugiée iranienne fuyant les persécutions contre la minorité religieuse bahaïe durant la révolution de 1979.

«Après notre mariage, je me suis converti à la religion bahaïe, attiré par l’unité spirituelle du genre humain que proclame cette foi. Nous avons élevé nos deux enfants au sein de la communauté baha’ie multiethnique de Toronto». Mahmud Jamal remplacera à la Cour suprême Rosalie Silberman Abella, qui part à la retraite.

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