Télévison: Un reportage US sur le «sadique de Romont»

Une équipe de tournage pour la chaîne américaine AETN a passé trois jours dans le canton de Fribourg pour récolter des témoignages sur l'affaire du «sadique de Romont». Elle diffusera prochainement un sujet de 45 minutes dédiée à cette affaire sordide dans son émission «Crime crossing the Line», dédiée aux crimes dont l'histoire a traversé les frontières.

Monique Durussel, journaliste au bureau de Romont de «La Liberté» au moment des faits, a donc raconté ses souvenirs de l'enquête à Glenda Baschieri, de l'équipe du tournage. Celle-ci décrit la difficulté de récolter des témoignages pour cette affaire: «La police et les juges fribourgeois ne voulaient pas parler: ils ne pouvaient pas rouvrir les vieux dossiers.» Michel P., le principal intéressé qui purge actuellement une peine d'emprisonnement à perpétuité, a refusé de participer au documentaire.

Cet épisode sera l'un des 5 sujets de 45 minutes chacun qui retracent les parcours de différents criminels choisis par la chaîne de télévision. Il mélangera des reconstitutions joués par des comédiens, des interventions de différents acteurs de l'affaire et celle de Brian Hook de Scotland Yard.

Arrêté le 1er mai 1987, Michel P. a commis des crimes à travers toute l'Europe selon un mode opératoire quasi semblable: il prenait ses victimes en auto-stop avant de les attacher, les violer, les tuer et les brûler. C'est grâce au témoignage d'un carrossier de 16 ans violé et frappé à coups de marteau sur une route près de Lausanne qu'il a pu être inculpé. Bien qu'ayant vu sa victime se relever, Michel P. n'avait pas eu «le courage de l'achever». A ce jour, 10 meurtres perpétrés entre 1984 et 1987 lui ont été attribués.

Cette affaire avait profondément bouleversé la Suisse. «Le sadique de Romont» était même revenu dans le débat lorsque le peuple a dû se prononcer en 2004 sur l'initiative populaire «internement à vie pour les délinquants sexuels ou violents jugés très dangereux et non amendables».