Lancy (GE)Un second souffle pour la future patinoire du GSHC
Redimensionné, moins cher, le projet du Trèfle Blanc fait l'objet de négociations «constructives» entre l'Etat et Genève-Servette. Reste qu'il est encore loin d'être concrétisé.
- par
- David Ramseyer

Par rapport au projet présenté en février 2013 (photo), la surface de la nouvelle patinoire a été réduite.
Les yeux brillants, il agite un épais document: «Après une traversée du désert d'un an, le contact est rétabli avec le Conseil d'Etat, il a une vraie volonté d'avancer. Les négociations sont constructives!», se réjouit Christophe Stucki, directeur général du Genève-Servette HC (GSHC). Le projet de nouvelle patinoire est resté en quasi stand-by après l'entrée en fonction du nouvel exécutif fin 2013. Mais depuis six mois, «la dynamique est positive, confirme la conseillère d'état en charge du dossier Anne Emery-Torracinta. Le projet donne davantage de garanties pour sa pérennité.»
Coûts réduits mais capacité maintenue
Les plans du Trèfle Blanc, sur la commune de Lancy à quelques centaines de mètres du Stade de La Praille, ont ainsi été revus et corrigés suite aux remarques du Canton. L'enceinte compte toujours 10'000 places, dont 2000 à 2500 pour les VIP, mais elle est désormais plus compacte, avec deux étages de gradins au lieu de tribunes d'un seul tenant. Le bâtiment ne sera plus construit sur une plateforme mais au niveau du sol. De quoi réduire les coûts: budgété à 145 millions dans sa première mouture en février 2013, le projet est aujourd'hui évalué entre 105 et 115 millions de fr. La part de financement public a diminué de 30 à 20 millions. L'immeuble attenant à la patinoire prévoit une salle pour la municipalité de Lancy, des commerces de proximité et pourquoi pas, un hôtel 2-3 étoiles ainsi qu'une antenne médicale. Enfin, sous la patinoire, un parking d'échange de 1000 places est prévu.
Partenaire privé actif dans l'immobilier
Si le dossier semble glisser doucement vers un avenir plus rose, plusieurs mises en échec restent possibles. Un rapide coup d'œil au cadastre montre que la maîtrise des terrains sur le secteur du Trèfle Blanc n'est toujours pas acquise. La répartition des coûts n'est pas non plus sous toit. «L'engagement attendu des collectivités publiques est important et dans un contexte budgétaire tendu, il reste des points à éclaircir pour parvenir à un accord équilibré», remarque Anne Emery-Torracinta. Le GSHC a trouvé un partenaire privé pour contribuer au financement de la patinoire. Mais il reste discret sur son identité : «Il s'agit d'un groupe immobilier étranger, actif en Europe, qui veut s'implanter en Suisse». Christophe Stucki assure que ce groupe est sérieux, mais précise qu'il ne tient pas à se dévoiler avant un accord formel sur le projet. «Le canton attend du club qu'il fasse preuve de la plus totale transparence», rétorque le Conseil d'Etat. Autres écueils dont il faut bien tenir compte: les multiples recours populaires et parlementaires possibles.
Une certitude pourtant: il y a urgence. Le club genevois – comme d'autres - est menacé par la Ligue suisse de hockey qui exige des enceintes modernes, sous peine de retirer leur licence de jeu aux contrevenants en 2018.
Et entre-temps...
En attendant une nouvelle patinoire, les Vernets devront subir de nouveaux travaux cet été pour répondre aux exigences de la Ligue de hockey. Le cube vidéo au-dessus de la glace sera rénové. Des aménagements en termes de sécurité, d'exploitation et d'accueil des clubs visiteurs sont aussi prévus. Ces coûts, évalués à environ 200'000 fr., seront majoritairement payés par le club et ses partenaires. Le solde sera pris sur le budget courant de la Ville de Genève.