InternetUn site de reconnaissance faciale s’est servi de photos de défunts
Le moteur de recherche PimEyes, qui permet de retrouver des photos et des vidéos publiées en ligne, a puisé sans permission dans la base de données du site généalogique Ancestry.

Les robots de PimEyes ont exploré la plateforme généalogique d’Ancestry sans autorisation. (Photo d’illustration)
Cher Scarlett a fait une étonnante découverte sur le moteur de recherche PimEyes, avec lequel cette ingénieure logiciel et écrivain basée dans l’État de Washington, aux États-Unis, avait déjà eu une expérience traumatisante en 2022. En utilisant cet outil qui utilise la reconnaissance faciale pour dénicher des photos et des vidéos publiées sur internet, elle avait à l’époque retrouvé des photos explicites d’elle-même plus jeune, lorsqu’elle était âgée de 19 ans.
Pour vérifier que ces photos ont depuis bien été désindexées du site comme demandé, elle y retourne régulièrement. Mais, en testant le service avec une photo en noir et blanc d’elle bébé, PimEyes a cette fois affiché une image de sa mère bébé dans les bras de ses grands-parents, tirée d’une vieille photo que sa mère avait posté sur Ancestry, plateforme qui permet de retracer son arbre généalogique.
En poussant la recherche plus loin, Cher Scarlett a découvert d’autres photos de sa famille, comme celle de son arrière-arrière-arrière-grand-mère, ainsi que de sa sœur décédée à l’âge de 30 ans en 2018. Tous ces clichés semblaient provenir d’Ancestry et de Find a Grave, répertoire de cimetières appartenant aussi à Ancestry. Des images qui n’auraient pas dû se retrouver en libre accès et que PimEyes a pourtant récupérées. Des experts s’inquiètent que ces images de défunts puissent être utilisées pour identifier des proches vivants.
Récupération interdite
Katherine Wylie, porte-parole d’Ancestry, a déclaré à Wired que la plateforme web «interdit de récupérer des données, y compris des photos, sur les sites et services d’Ancestry, ainsi que de revendre, reproduire ou publier tout contenu ou information trouvés sur Ancestry». «PimEyes n’explore que les sites web qui l’autorisent officiellement à le faire», a indiqué de son côté Giorgi Gobronidze, directeur de PimEyes. «C’était… une nouvelle très désagréable de savoir que nos crawlers (ndlr: robots qui explorent le web pour indexer des contenus) aient d’une manière ou d’une autre enfreint la règle», a-t-il ajouté en rejetant la faute sur les robots. PimEyes bloque désormais le nom de domaine d’Ancestry et les contenus indexés provenant de cette plateforme ont été effacés, a-t-il assuré.