ColombieUn soldat libéré par les FARC après 12 ans
Un soldat colombien a été libéré mardi par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) après plus de 12 ans de captivité, et a pu retrouver sa famille.
Le sergent Pablo Emilio Moncayo est l'un des otages des FARC à avoir passé le plus de temps en captivité. Il était âgé de 19 ans lorsqu'il a été pris en otage par les rebelles au cours d'un raid le 21 décembre 1997.
Le soldat Moncayo a été récupéré dans la jungle par un hélicoptère d'un hélicoptère militaire brésilien, avec une équipe dirigée par la sénatrice colombienne Piedad Cordoba et des représentants de la Croix-Rouge Florencia, et ramené Moncayo à bord, où sa famille l'attendait, selon Adolfo Beteta, porte-parole de la Croix Rouge.
Arborant un large sourire, Pablo Emilio Moncayo, habillé d'un uniforme militaire, a retrouvé ses parents et ses quatre soeurs, dont une de six ans qu'il découvrait pour la première fois.
Son père Gustavo, un professeur de lycée, avait marché 1.000 km à travers la Colombie en 2007, une chaîne autour du cou et des poignets comme les otages, afin de mobiliser l'opinion pour la libération de son fils. «Mon coeur bat à 1.000 à l'heure» a-t-il déclaré sur le tarmac de l'héliport.
Il a depuis toujours gardé des chaînes aux poignets. «J'ai entendu mon père dire qu'il voulait ôter ces chaînes. C'est ce que je vais faire maintenant», a déclaré l'otage en joignant le geste à la parole.
Apparemment en bonne santé, Moncayo a remercié les présidents brésilien, équatorien et vénézuélien qui ont aidé à sa libération, que les FARC avaient annoncée en avril de l'année dernière. Cette libération intervient après celle d'un autre soldat dimanche dernier, Josué Calvo, 23 ans.
La sénatrice Piedad Cordoba, une sénatrice de l'opposition à Uribe qui joue le rôle de médiateur avec les FARC, a rapporté que la guérilla colombienne ne procéderait plus à des libérations unilatérales. Elle a appelé le gouvernement à négocier un échange de prisonniers rebelles pour les derniers otages.
Le président Uribe a salué la libération de Moncayo et a remercié le Brésil, la Croix Rouge et l'église catholique pour leur coopération. «La Colombie accueille ceux qui reviennent de captivité les bras ouverts et repousse les kidnappeurs avec la plus grande force», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Une vingtaine de militaires et de policiers restent entre les mains des FARC, dont José Martinez, 33 ans, qui avait été enlevé en même temps que Moncayo dans les montagnes de Patascoy. La plupart des soldats enlevés lors de cette opération ont été relâchés depuis.
La chaîne de télévision de Caracas, Telesur, a été critiquée par le responsable colombien des négociations, Franck Pearl, pour avoir diffusé des images de l'otage en compagnie de la sénatrice Corboda, candidate à la prochaine élection présidentielle, avant même le retour de l'hélicoptère. Des images reçues par mail que ses journalistes n'ont pas tourné d'après Telesur. La chaîne est en partie financée par le Venezuela, très opposé à l'actuel président. (ap)
Libération en direct sur Twitter
Le réseau social Twitter a été utilisé par une des membres de la mission humanitaire chargée de réceptionner un otage de la guérilla des Farc libéré mardi, pour donner des informations sur le processus de libération, des messages repris en direct par des médias colombiens.
«Nous avons l'ordre de partir et l'hélicoptère commence à bouger, dans quelques minutes j'éteins Twitter et je continuerai quand le CICR m'y autorisera», a écrit la sénatrice Piedad Cordoba sur Twitter.
«Nous prenons notre envol, mes amis, merci pour votre soutien. Bientôt Moncayo sera de nouveau en liberté», écrivait-elle ensuite , alors que l'hélicoptère qui l'acheminait vers le point de rendez-vous pour la remise de l'otage.
«Enfin, il arrive, avec un uniforme militaire, il est très aimable et il vient avec deux petits perroquets», lisait-on encore sur Twitter plusieurs heures plus tard, lorsque le sergent Pablo Emilio Montoya a retrouvé les membres de la mission humanitaire.