TaïwanUn traité de paix avec la Chine évoqué
Le président taïwanais Ma Ying-jeou a émis l'hypothèse d'une paix négociée avec la Chine si celle-ci reçoit «un haut niveau de soutien de l'opinion publique taïwanaise».
Taïwan a évoqué mardi la signature d'un traité de paix avec la Chine dans les dix ans à venir, mais sans unification et à condition que Pékin retire les missiles dirigés contre l'île.
«Nos relations s'améliorant de façon progressive et régulière, nous envisageons désormais d'étudier avec prudence la possibilité de signer un traité de paix dans les dix ans à venir», a déclaré le chef de l'Etat taïwanais, cité dans un communiqué.
Taïwan et la Chine sont divisés depuis 1949. Taïwan est de fait indépendante depuis 62 ans mais Pékin la considère comme une île rebelle, n'excluant pas la force pour la voir revenir dans son giron.
Embellie depuis 3 ans
Les relations entre les deux territoires ont toutefois connu une nette embellie depuis l'élection de Ma Ying-jeou en 2008, partisan d'une amélioration des liens avec Pékin.
Pour Lai Shin-yuan, directrice du Mainland Affairs Council (MAC, Conseil des affaires continentales), un organisme gouvernemental taïwanais chargé des relations avec la Chine, un préalable à cet accord de paix est «la confiance mutuelle».
Or, a-t-elle dit, «l'énorme déploiement militaire de la Chine (contre Taïwan) reflète un manque de confiance. Nous continuons à exhorter la Chine à renoncer à ce déploiement militaire, qui menace les Taïwanais».
La paix, a également indiqué Mme Lai, ne signifie en aucun cas l'unification. Le traité devra au contraire garantir, sur ces bases, «une paix définitive» conforme aux objectifs de l'île: pas d'unification, pas d'indépendance et pas de recours à la force.
Les experts taïwanais estiment que 1.600 missiles chinois sont actuellement dirigés contre Taïwan. (afp)