Genève / Lyon (F)Un truand lyonnais sans doute lesté au fond du lac
La police française veut sonder le Léman pour trouver un homme tué par un footeux ayant joué en Suisse.
- par
- Richard Schittly

Les enquêteurs français souhaiteraient que la police procède à des recherches dans le lac (image d’illustration).
Le corps d’un homme assassiné près de Lyon, fiché au grand banditisme, devrait être recherché au fond du lac Léman, vers Genève, mais les ultimes investigations sont bloquées depuis plusieurs mois. «La situation sanitaire n’a pas facilité la procédure, mais on espère un déblocage des autorités suisses pour boucler notre enquête», confie une source proche du dossier lyonnais.
Cette enquête hors normes doit aboutir à une reconstitution sur place et des recherches en profondeur afin de localiser le corps de la victime. Celle-ci a été tuée à Villeurbanne, puis jetée à l’eau lestée d’haltères après avoir été menée vers sa dernière demeure en canoë, de nuit, selon les aveux du meurtrier présumé, C. (lire l’encadré), écroué depuis fin 2019.
Dette liée à la drogue
L’affaire a débuté par la disparition soudaine de J., 44 ans, personnage du milieu lyonnais. La police judiciaire française a d’abord cru à une cavale en Espagne, en raison d’une importante dette de stupéfiants. J. aurait été arnaqué par des fournisseurs de cannabis et se trouvait en difficulté auprès de commanditaires.
Son départ sans prévenir, ainsi que la coupure totale de ses deux natels, ont fait craindre à ses proches un règlement de compte. En étudiant son ultime contact, le 16 juin 2018, les enquêteurs lyonnais ont découvert une piste inattendue: le fidèle lieutenant de J. a avoué l’avoir tué lors d’une altercation imprévue.
Un ex du Lancy FC
Le meurtrier présumé, C., 33 ans, a connu la région de Genève grâce à une courte carrière de footballeur semi-pro, ce qui expliquerait sa connaissance du Léman. Il a joué à Aigle (VD), puis Lancy (GE), après des débuts en 2e division française. Plus récemment boxeur, il dit avoir rencontré son complice et future victime en boîte, délaissant alors le sport pour des activités illicites liées au milieu lyonnais.