Un tsunami sur le Léman? En théorie, c'est possible...
Un pan de montagne tombant dans le Léman menacerait-il la ville de Genève? Quel serait le coût d'une telle catastrophe?
Dimanche dernier, à 5 h du matin, un gros éboulement s'est produit aux Dents-du-Midi. Ensuite, des blocs ont dévalé la pente pendant une bonne partie de la journée. L'événement ayant eu lieu à 3000 m d'altitude, il n'a fait ni victimes ni dégâts. Et si un pan de montagne énorme surplombant le Léman s'effondrait dans le lac, que se passerait-il?
«Le risque est très faible, sauf peut-être dans la région de Saint-Gingolph», confie Michel Jaboyedoff, professeur de géologie à l'Université de Lausanne et expert en analyse des risques. Depuis 2005, il mène une étude sur les falaises autour du Léman pour modéliser le risque de glissement de terrain. «Si nous repérons un zone d'instabilité, nous ne pourrons rien faire, sauf la surveiller et évacuer la population en cas de danger.» Dans pareil cas, les Genèvois n'auraient qu'une heure pour évacuer les rives du lac avant l'arrivée d'un tsunami filant à 70 km/h. Cela s'est déjà produit.
En 563, un éboulement a provoqué un raz de marée. Sa violence emporta le pont de Genève, les moulins et tua de nombreux Genevois. «Aujourd'hui, le coût d'une telle catastrophe serait colossal, comme en cas de tremblement de terre», note Marc Zuffa, responsable du plan «Osiris» en cas de catastrophe à Genève.
Giuseppe Melillo