Nantes (F)«Un des symboles de la République attaqué»
Une explosion fort probablement d'origine criminelle a partiellement brisé deux portes d'entrée double vitrage d'une annexe de la mairie.
La mairie en question.
Une explosion a frappé l'entrée d'une mairie annexe de Nantes (F) sans faire de blessés: quelque heures après l'attaque commise dans la nuit de lundi à mardi, la nature «criminelle» de l'acte ne faisait aucun doute pour la maire de la ville qui réclame «des moyens» au ministre de l'Intérieur.
L'attaque s'est produite peu après minuit dans le sud de la ville et a été relatée par de nombreux témoignages de riverains sur les réseaux sociaux.
La mobilisation contre la réforme des retraites en France pourrait atteindre un sommet mardi dans la rue à l’appel, pour la première fois, de tous les syndicats. Les autorités s’attendent à devoir faire face à de nombreux casseurs.
La direction départementale de la sécurité publique de Loire-Atlantique évoque «un bruit sourd» qui a pu être «entendu vers 00h25 et plusieurs appels 17 signalaient que la mairie annexe de Nantes Sud était impactée. Sur place, il était constaté une très forte odeur de poudre et le bris de deux portes d'entrée double vitrage de l'établissement».
Des salariés du transport routier et logistique bloquent l’accès à la zone industrielle du bois de Leuze à Saint-Martin-de-Crau, près d’Arles. D’autres barrages filtrants et opérations escargot sont mis en place sur tout le territoire français à l’appel de 4 syndicats de la branche pour réclamer de meilleures conditions de travail et de salaires.
La mairie de Nantes confirme «qu'il y a eu une explosion» mais souligne que «surtout il n'y a pas blessés». Pompiers, policiers et enquêteurs se sont rendus sur place, ainsi que l'adjoint du quartier et la maire socialiste de Nantes Johanna Rolland, qui a confirmé qu'il s'agit d'un «acte criminel».
«Évidemment, ce qui s'est produit là est extrêmement grave: c'est la maison commune des Nantais qui est attaquée, c'est un des éléments, un des symboles de la République qui est attaqué. Et dans ces cas-là, évidemment, la ligne de réponse, cela doit être l'impunité zéro», a déclaré l'édile aux journalistes.
Sur place, mardi matin, un panneau en bois barrait l'entrée principale de la mairie de quartier Nantes sud, a constaté un photographe de l'AFP. Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire.
La police confirme que la porte d'entrée a été visée par des «dégradations par substances explosives». Détaillant les dégâts, elle évoque des «vitrages internes et externes», des portes «totalement étoilés», une porte dégondée et la seconde «projetée à l'intérieur sur une dizaine de mètres», venant «perforer et déformer un rideau métallique baissé situé dans les locaux».
Tags hostiles
«Aucune trace d'incendie et de produit inflammable constatés», a ajouté la police, et «à ce stade, il semblerait qu'il n'y ait aucune entrée dans les lieux par le ou les auteurs». A proximité des lieux, de mystérieuses inscriptions ouvertement hostiles à la maire de Nantes ont été découvertes sur les murs d'un marché couvert.
Selon des images fournies par une source proche du dossier, plusieurs messages y étaient inscrits: «Saleté fusillades Attentat!», «Merci Johanna», «2019 64. Fusillades 3 morts 24 blessés» et «Explosion Clos Toreau (le nom de la mairie de quartier visée, NDLR) 0h25».
Confrontée depuis des mois à des violences dans sa ville, marquée notamment par plusieurs fusillades en avril, la maire de Nantes souligne avoir écrit «il y a moins de 15 jours» au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner pour obtenir des moyens policiers.
«Quand on parle de trafic de drogue, de trafic d'armes, d'actes criminels comme c'est le cas, là, c'est bien de la police nationale dont on parle», a martelé l'élue PS. «Je le redis: il y a besoin de moyens, de moyens, de moyens, parce que ce que les Nantais attendent, ce sont des actes, ce sont des résultats. C'est un impératif pour nous tous», a déclaré Mme Rolland. (nxp/afp)