KenyaUne attaque islamiste fait sept morts
Sept personnes ont été tuées mercredi soir dans une attaque imputée aux rebelles islamistes somaliens contre un poste de police à Wajir, près de la frontière somalienne.
Human Rights Watch (HRW) a elle accusé la police kényane de bafouer les droits de réfugiés somaliens.
«L'attaque s'est produite au camp Gerille, à Wajir, pendant la nuit et nous avons perdu trois policiers, deux autres ont été blessés», a dit dans un premier temps à l'AFP une source policière locale.
«Ils ont tué trois policiers, un réserviste et deux civils travaillant pour le département des inscriptions», a déclaré de son côté le commissaire de la police régionale Wenslas Ongayo.
Armes évoquées
Les corps d'un fonctionnaire et d'un civil ont été découverts et «ils ont été abattus pendant l'attaque», a aussi affirmé la source policière locale.
Treize membres de la force de sécurité sont par ailleurs portés disparus, selon la même source. Plusieurs d'entre eux pourraient avoir été enlevés.
«Les assaillants ont utilisé des armes à feu et ont lancé un explosif de nature encore indéterminée», a précisé la source policière.
Accusation lancée
Le porte-parole de la police kényane, Eric Kiraithe, a lui confirmé l'existence d'une «attaque à Wajir», mais a ajouté n'avoir dans l'immédiat «pas reçu toutes les informations».
Les zones du Kenya frontalières avec le sud somalien, où Nairobi a lancé une offensive militaire mi-octobre pour déloger les insurgés islamistes shebab, ont été le théâtre ces derniers mois d'une série d'attaques à la grenade et d'explosions de mines terrestres.
Le Kenya impute aux shebab, qui contrôlent de larges zones du centre et du sud de la Somalie, une série d'enlèvements et d'attaques sur son sol. Son intervention armée avait elle été lancée juste après l'enlèvement de deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF) au camp de réfugiés de Dadaab (nord-est).
Jeudi, HRW a affirmé dans un communiqué que les forces de sécurité kényanes bafouent les droits de civils et de réfugiés somaliens près de la frontière avec la Somalie.
Critique
Le dernier cas rapporté par l'un des chercheurs du groupe de défense des droits de l'Homme basé à New York est le rassemblement, puis le passage à tabac, le 11 janvier, d'un groupe d'habitants de Garissa, capitale de la province du Nord-Est, dans un camp militaire.
«Quand des officiers de l'armée peuvent frapper des civils en plein jour sans craindre de répercussions, il est évident que l'impunité est devenue la norme», a commenté le responsable pour l'Afrique de HRW, Daniel Bekele, dans le communiqué.
«Les promesses répétées, à la fois de la police et de l'armée, de cesser ces abus et d'enquêter n'ont débouché sur rien,» a-t-il poursuivi.
Mesure évoquée
«Des membres des forces de sécurité se sont rendus responsables de viols, de passages à tabac, de pillage et d'arrestations arbitraires de civils», a poursuivi HRW.
«Des résidents d'autres groupes ethniques dans la province du Nord-Est ont aussi été touchés,» poursuit l'organisation.
Quelque 460 000 Somaliens, qui fuient la faim et la guerre civile qui ravage leur pays depuis 20 ans, vivent aujourd'hui dans le plus grand complexe de réfugiés au monde, à Dadaab.
(ats)