Thônex (GE)Une commune fait la quête afin de planter des arbres
La mairie de Thônex a lancé un appel aux dons afin de financer un projet de forêt.
- par
- Maria Pineiro

La futur forêt jouxtera le nouveau quartier.
Une «forêt participative». Ce titre quelque peu énigmatique cache un projet d’arborisation jouxtant les futurs communaux d’Ambilly (quartier qui accueillera 2400 logements d’ici 2030) et pour lequel la commune de Thônex a proposé aux habitants de mettre la main au porte-monnaie. Une sorte de crowdfundig public, ou de «partenariat public-privé», comme préfère le définir Pascal Uehlinger, conseiller administratif. «S’investir permet de se responsabiliser et induit le respect», veut-il croire. Il s’agit également pour l’édile de proposer de la verdure aux défenseurs du patrimoine arboricole se plaignant que l’on coupe trop d’arbres et aux opposants locaux à la construction du futur quartier.
Un appel aux dons a été lancé de janvier à fin juin. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a trouvé son public. «Nous avons récolté 20’000 à 30’000 fr. d’une centaine de personnes, sur les 50’000 à 100’000 nécessaires. Et dire que certains prédisaient un flop!» s’enthousiasme l’élu, qui précise que l’entretien sera assuré par la commune. Les donateurs, dont certains ont offert jusqu’à mille francs, seront tenus au courant de l’avancée du projet, qui prévoit la plantation d’arbustes, mais également celle d’arbres plus âgés et donc plus chers. Les écoles de la commune seront associées à la naissance de cette forêt via des ateliers afin de les sensibiliser et de leur permettre de planter des végétaux dans un espace dédié. A terme, cet espace d’un hectare devrait accueillir des espèces végétales indigènes et capables de s’adapter aux futur changements du climat.
Pour Pascal Uehlinger, solliciter financièrement les habitants afin de faire aboutir un projet public n’est pas problématique: «Vaut-il mieux augmenter les impôts de tous les habitants ou demander une participation volontaire de certains à une réalisation particulière?» Le magistrat reconnaît que toute construction ou service ne se prête pas à l’exercice, mais il ne manque pas d’idées. «Il y a actuellement sur la commune une demande pour un parc à chiens. Nous pourrions financer une base et améliorer l’infrastructure grâce à des dons de maîtres.»
Pas une première
Thônex n’a pas inventé l’appel aux dons de la population afin de financer un projet public. En 2016, en Argovie, un pont piétonnier avait été rénové grâce à l’implication financière des habitants. Depuis lors, d’autres collectivités ont suivi le mouvement, à l’instar de Renens (VD), qui a levé plus de 85’000 fr. en 2019 pour monter des panneaux solaires sur le toit d’un EMS.