BerneUne enquête blanchit Jürg Marti
Les reproches des médias à l'encontre de l'ancien directeur de l'Office fédéral de la statistiqe n'ont pu être confirmés. Leurs auteurs devront répondre de leur acte.

En janvier, des employés de l'office de Jürg Marti s'étaient plaints de lui dans une lettre anonyme adressée au chef du DFI Alain Berset.
L'économiste soleurois de 50 ans était sur la sellette depuis un moment. En janvier, des employés de son office s'étaient plaints de lui dans une lettre anonyme adressée au chef du DFI Alain Berset.
L'intéressé avait quitté son poste avec effet immédiat en février.
Le secrétaire général du département avait reçu une quinzaine de personnes de manière confidentielle pour examiner leurs doléances. Il y a deux ans, Jürg Marti, nommé par Pascal Couchepin et entré en fonction en 2009, avait déjà fait les gros titres suite à un conflit avec la commission du personnel.
Les accusations anonymes de sexisme et de mépris des directives, relayées par les médias ne sont pas confirmées, selon l'enquête administrative commandée par le Secrétariat général du DFI à une étude d'avocats bernois. Le conflit de longue date au sein de l'OFS et les reproches visant Jürg Marti ont pour principale origine les divergences d'opinion relatives à la conduite de l'office.
Quant aux collaborateurs qui ont préféré rendre les problèmes publics, ils ont choisi cette voie car il leur était difficile d'expliquer ces problèmes à des personnes externes à leur office. Enfin, s'agissant des relations entre l'office et les associations de personnel, elles se sont avérées globalement correctes, souligne le DFI dans un communiqué.
Enquête disciplinaire
Quant aux auteurs des accusations, ils n'en ressortiront pas indemnes. Le Secrétariat général du DFI n'engagera aucune procédure pénale à leur encontre, contrairement à ce que recommandaient les auteurs de l'enquête. Mais une enquête disciplinaire sera ouverte.
Selon l'ordonnance sur le personnel de la Confédération, un employé qui a manqué à ses obligations professionnelles par négligence peut être sanctionné par un avertissement ou un changement du domaine d'activité. S'il a agi intentionnellement ou par négligence grave, la punition peut être une réduction du salaire d'au maximum 10% pendant un an, une amende jusqu'à 3000 francs ou un changement du pensum ou du lieu de travail.
Une explication aura lieu avec ces personnes. Le DFI leur reproche de ne pas avoir utilisé les possibilités internes à disposition, «nombreuses et connues», pour formuler leurs reproches en préservant le secret de fonction. Elles ont préféré s'adresser aux médias en communiquant des informations parfois confidentielles.
Améliorer le pilotage
Pour le reste, le comportement de l«office concerné et du Secrétariat général du DFI par rapport aux reproches adressés à Jürg Marti est jugé correct par les auteurs de l'enquête. Différentes recommandations ont néanmoins été faites concernant le pilotage de l«OFS et la collaboration avec les associations du personnel.
La plupart ont été déjà été mises en uvre: discussion avec le responsable de division dont le comportement avait fait l'objet de réclamations, séances d'office régulières sous la conduite d'Alain Berset et auxquelles l'ensemble de la direction de l'OFS est conviée, rencontres avec les partenaires sociaux.
En mars, le chef du DFI avait justifié l'indemnité de départ attribuée à l'ex-directeur, correspondant à un an de salaire (soit au maximum 291'093 francs). Elle répond au montant usuel prévu par la législation. Elle ne tient compte ni des critiques relayées par les médias, ni de l'âge ou de la situation professionnelle ou personnelle de M. Marti, selon le conseiller fédéral. (ats)