Guerre en UkraineUne journaliste suisse tombe nez à nez avec un lance-missile
Alors qu’elle se rapprochait du front, une journaliste de «20 Minuten» a croisé la route d’un système d’artillerie bloquant la route. Elle l’a observé alors qu’il ouvrait le feu sur des cibles russes.
«C’était le lundi 6 mars, peu après 14 heures. Nous étions en route pour Sloviansk, une ville de l’oblast de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Dans un virage, il était là, en travers de la route, le châssis du camion avec le système d’artillerie à lance-roquettes multiples Himars (High Mobility Artillery Rocket System).» Ann Guenter, journaliste à «20 Minuten», couvre la guerre en Ukraine et raconte sa rencontre inopinée avec des armes lourdes de l’armée ukrainienne.
«Après un petit temps d’attente, un tir de la part de cette unité ukrainienne a eu lieu, fort, très fort. Le missile a sifflé juste devant notre fenêtre latérale gauche. Qu’est-ce qui m’a traversé l’esprit? Ce n’est pas facile à décrire. On se sent à la fois vulnérable et fasciné par la puissance de l’engin. Toutes sortes de questions me sont venues à l’esprit. Est-ce qu’il n’y aura qu’un seul tir? Où le missile va-t-il frapper? Des soldats russes vont-ils mourir à des dizaines de kilomètres de là? Ou alors la cible était-elle un dépôt de munitions russe, un tronçon de route important pour l’approvisionnement russe?» raconte la journaliste.
Une arme redoutable
Mauro Mantovani, de l’Académie militaire (ACAMIL) à l’EPF de Zurich, explique l’importance des systèmes Himars pour l’Ukraine. «Ils permettent de détruire les centres de commandement russes et les nœuds de ravitaillement situés profondément dans l’arrière-pays. L’avantage des Himars: ils sont très précis et peuvent disparaître rapidement. Souvent, le Himars a déjà changé de position avant même que le missile ne touche sa cible et que les Russes puissent calculer d’où il venait», explique l’expert.