RussieUne punk anti-Poutine en grève de la faim
Une des membres du groupe Pussy Riot accusée de «hooliganisme» dénonce la décision d'un tribunal de lui accorder seulement cinq jours pour examiner son dossier, une décision «illégale» selon elle.
Le groupe de punk Pussy Riot est accusé de «hooliganisme».
«J'annonce une grève de la faim car c'est illégal» d'accorder si peu de temps à l'examen d'un dossier volumineux, a déclaré Nadejda Tolokonnikova lors d'une audience préliminaire devant le tribunal Taganski.
«Jusqu'au 9 juillet, ce n'est pas suffisant pour moi. Je vais faire appel», a ajouté la jeune femme portant un tee-shirt où il était écrit le slogan espagnol «No pasaran» (Ils ne passeront pas !). Le président du tribunal avait déclaré auparavant que ce délai serait «suffisant pour lire les documents».
Nadejda Tolokonnikova et deux autres membres des Pussy Riot, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, sont en détention provisoire depuis plus de quatre mois pour avoir improvisé le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une «prière punk» intitulée «Marie mère de Dieu - chasse (Vladimir) Poutine !», l'actuel président russe, dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.
Elles risquent sept ans de prison
Elles encourent jusqu'à sept ans de détention pour «hooliganisme». L'affaire a suscité de nombreuses réactions de désapprobation en Russie, pays qui a connu depuis la chute du régime soviétique en 1991 un renouveau religieux. Mais de nombreuses personnalités revendiquant leur appartenance à la communauté orthodoxe ont désapprouvé la gravité des charges retenues contre les trois jeunes femmes.
Mercredi, la police a interpellé une douzaine de partisans du groupe punk, qui s'étaient réunis devant le tribunal à Moscou. Trois manifestants s'étaient notamment enfermés en pleine rue dans une cage, qu'ils avaient scellée avec des cadenas, pour dénoncer la détention des trois jeunes femmes, avant que la police ne parvienne à l'ouvrir et à les interpeller.
Une membre des Pussy Riot en détention
(afp)